FLCL
7.7
FLCL

OAV (2000)

S'attaquer à une critique de FLCL, c'est comme essayer de grimper sur un monticule de références sans se casser la gueule. Travaillant dans le digital design, très portée par l'amour du dessin sous toutes ses formes, je ne pouvais pas passer à côté de cet ovni de l'animation.
Ce qu'il y a de couillu dans l'anime de FULI CULI, c'est sa déstructuration des genres propres au manga, et l'exploitation de ce qui en font ses codes. L'anime avale tout ce qui est à sa portée pour vomir sous forme d'un concentré acidulé des idées, des symboles (beaucoup!), de l'action, des détails à peine perceptibles auquel il faudra, pour les saisir tous, appuyer sur le bouton pause (de très, trop nombreuses fois)
Porté par les studios PRODUCTION I.G et GAINAX, Tsurumaki aura matière et moyen à laisser parler tous les délires qui lui passeront par la tête. Il avouera d'ailleurs que son but premier est de réaliser un projet non-commercial pour surprendre les fans, un projet qui ne plaira sans doute pas à tout le monde, tant le ton et la forme sont éloignés de ce qui se fait habituellement.
Pour quelqu'un qui s’intéresse aux rouages techniques de l'animation, cet anime est un réel bijou, orgasmique. On a parfois tendance à se laisser guider lors du visionnage d'un anime, oubliant les efforts et la tonne de boulot qui accompagnent les coups de crayons (digitaux ou non), tout comme on juge souvent un long métrage à son fond, ignorant la qualité des effets spéciaux...car baigné dedans comme Obelix dans un chaudron. (je n'ose imaginer les studios qui ont eu un gérer des blockbusters comme Transformers..)
Mais lorsqu'on se passionne pour le sujet, chaque séquence de FLCL devient culte et jouissive (je me suis retrouvée devant l'écran, les yeux remplis d'étoiles, comme une gosse un soir de Noël.)


Un dessin crayonné aux actions fluides, des combats où le rythme ne fait qu’accroître jusqu'à l'explosion, et des abords de scènes qui piochent beaucoup dans le surréalisme et l'écriture automatique. On pourra croire que ce plaisir de montrer tout et n'importe quoi dispenserait ses auteurs de créer une histoire.
Et pourtant...ces références sont autant de pierres à l'édifice d'une petite leçon de vie : le passage à l'âge adule. De nombreuses connotations sexuelles ("sa bosse" sur la tête, la guitare, la batte de baseball....rouge, oui messieurs) les affres et les doutes de l'adolescence (la scène de l'hôpital où notre cher garçon en perd jusqu'à son cerveau est très symbolique des jeunes hommes en proie à leurs hormones, qui pensent plus avec leur appendice qu'avec leur cerveau), le grand frère pris pour exemple mais ayant quitté le foyer, la figure maternelle absente et l'opposition à un père immature très otaku, la peur du ridicule, enroulés pêle-mêle dans un fouillis bien composé, à la bande son rock'n roll, saupoudré de références Gainaxienne, des clins d'oeil intelligents ( veuillez saluer John Woo lors des combats de gunfight), présentant des scènes propres à des genres d'horizons divers ( science-fiction, drame, horreur, comédie...). tout en réussissant l'exploit de ne ressembler à rien d'autre qu'à lui-même.


A la fin de l'anime, on a l'impression de sortir de montagnes russes, les cheveux dressés sur la tête, les vêtements débraillés, un sourire idiot et béat sur notre face de grand con.
Une oeuvre qui rend hommage au genre de l'anime, pas forcément accessible à tout public tant elle reste décousue et sciemment déconstruite, mais qui s'assume pleinement et, avec un peu de chance, vous fera vivre une réelle expérience.

Karina
8
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le 24 avr. 2017

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Karina

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