Dans l'attente d'un successeur à Heath Ledger

Au fond, Gotham n'est qu'une série comme une autre. Un énième cop-show à l'américaine avec des épisodes de 40 minutes ou le tueur est démasqué à la 35ème. Bruno Heller nous ressort la même rengaine qu'avec Mentalist : des belles promesses pour peu de résultats, un bon synopsis, beaucoup d'attentes et in fine assez peu de convaincus.
Au terme de ce 10ème épisode de la saison 1 qui marque la mid-season, la dernière production de la Fox se révèle donc assez décevante. N'arrivant pas à retranscrire l'ambiance captivante du Gotham des DC Comics, les créateurs nous font regretter l'absence d'un univers sombre comme avait su le faire C.Nolan dans sa trilogie.
Toutefois, quelques références à l'univers du chevalier noir parviennent à sauver la série d'un naufrage. En effet, l'épisode 6 notamment réussit à nous intriguer, le Pinguouin, ennemi légendaire de Batman étant très bien revisité. L'ascension de celui-ci au sein de la pègre est assez intéressante et promet des rebondissements d'ici la fin de saison 1. De même, on se doute que Gotham va monter en intensité, des personnages comme Poison Ivy, Enigma, double-face devraient se révéler à partir de janvier jusqu'à l'arrivée tant attendue du Joker annoncée de longue date par Heller.
Autre problème de Gotham : le Jim Gordon interprété par Benjamin McKenzie ne restera pas dans les annales. L'acteur n'arrive pas à se rendre attachant/sympathique auprès du spectateur. Il est simplement froid, héroique, robotisé. En résumé, le héros classique d'un network américain, avec qui plus est une femme insupportable (presque du niveau de Skyler dans Breaking Bad).
Même Harvey Bullock interprété par le vétéran des séries TV Donal Logue est surjoué, fait de stéréotypes qui ont la vie dure à Hollywood.
Que retenir ainsi de Gotham jusque-là?
Une très bonne idée de base (l'univers si riche de Batman en série), des acteurs moyens, un scénario convenu, des moments insupportables (le jeune Bruce Wayne et Catwoman au manoir Wayne) dans les points négatifs. D'un point de vue plus positif, un Alfred badass, un Pinguouin original et la promesse du Joker.