Homeland par Pierre Machado
Complexe, lente, peut-être même tordue par moment, Homeland est aujourd'hui ce que "24" était en 2001 : une série ancrée dans l'actualité, qui s'élabore sur les peurs d'une société américaine qui a toujours du mal à tourner cette foutue page qu'est le 11/09.
Qui est bon ? Qui est mauvais ? Qui manipule ? Qui se fait piéger ? On ne sait pas, on ne sait plus. Cette première saison marque car elle présente le terrorisme sous un angle psychologique rarement (voire jamais) vu depuis 2001. Ici, pas d'explosions, ni de rebondissements toutes les douze minutes. L'intrigue prend son temps, comme le scénario prend le temps de vous torturer l'esprit, car parfois ce sont de simples scènes où l'on croit n'avoir assisté à rien d'important, qui font que cet impossible puzzle prend forme.
L'ambiance, elle, monte progressivement à partir de la mi-saison pour étouffer un peu plus les personnages et le spectateur, qui est impatient de voir le prochain épisode tout en craignant de voir qui est le vrai méchant de l'histoire.
Du très bon, qui déçoit néanmoins par son season finale, légèrement bâclé et peu crédible à des moments clés, mais qui laisse présager d'une saison deux où la manipulation et le jeu du chat et de la souris vont faire exploser notre raisonnement.