Jack Ryan
6.2
Jack Ryan

Série Prime Video (2018)

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[Attention spoilers] Que voilà un bien mauvais gruau, mal écrit, ethnocentré et sans la moindre surprise.


Analyste traumatisé par un accident obscur et datant du temps de son service chez les Marines, c’est depuis Langley que l’inexpressif Jack Ryan met au service de son pays son immense talent (même son ancien boss de Wall Street le dit, c’est dire si notre gaillard est une tronche désintéressée entièrement dévouée au sauvetage de l’Amérique). Réticent environ 20 secondes à quitter son confort, il se trouve bientôt embarqué « sur le terrain » (auquel il s’accommodera tranquillou-bilou vu que c’est-le-meilleur-vive-l’Amérique) pour mettre fin aux agissements d’un terrible terroriste islamiste. Tout vilain mais qui quand même revient de loin, paske traumas et tout le toutim habituel, ledit terroriste réussira deux-trois bricoles spectaculaires mais-quand-même-moins que le coup final qui, sagacité du seul Ryan oblige, plantera à l’ultime seconde.


Notre héros voyagera un peu au passage, sans éveiller d’intérêt particulier sauf lorsqu’il provoque l’hilarité et/ou l’irritation avec une francophobie débile et stéréotypée qu’on aura rarement vue aussi assumée à l’écran. Cette posture a pour conséquence que toute opinion ou description de ce qui n’est pas strictement américain devient inévitablement suspect. C’est dire s’il est difficile de s’investir dans le programme.


Notre héros croisera également sur son passage une femme (presque) séduisante, avec qui les dialogues touchent au sublime dans le consternant. Aucune alchimie ne se crée entre eux et, pour tout dire, on se fout éperdument de ce qu’il adviendra de leur histoire. Taillé à la serpe et joué par une comédienne pas concernée ou trop consciente de la crétinerie de son texte, le personnage est totalement inutile (sauf à le considérer comme l’exécution par les scénaristes d’une obligation de féminiser le casting) et donc artificiellement raccrochée aux branches de l’histoire au détour d’une improbable coïncidence réglée à coups de pathétiques clichés. Il est aussi et peut-être surtout très irritant – les hésitations se succédant sur le thème du je veux bien être avec toi mais en fait non mais en fait si vu que tu sauves le monde.


Enjeux classiques, péripéties attendues, side-kicks sacrifiés, pif-paf-badaboum, love interest obligatoire, vive l’Amérique. La routine.


Ne dénotent dans cet océan de facilités et de crétineries que Wendell Pierce, qu’on a plaisir à revoir dans un second rôle, et Dina Shihabi, excellente. On pourra également retenir que les billets verts se voient à l’écran, dans les décors et quelques pétarades. C’est bien juste pour huit épisodes de 45 minutes.

Cyrille_André
4
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le 4 sept. 2018

Critique lue 1.9K fois

14 j'aime

Cyrille André

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