The incredible Hulk : Le premier Hulk en chair et en os

Aujourd’hui, on regarde cette série pour la même raison qu’en 1978, c’est-à-dire découvrir la première apparition de cet Avenger en chair et en os. Elle a eu beaucoup de succès car elle a tenu 5 saisons, et donné naissance à plusieurs téléfilms, avec le duo originel (Bill Bixby/Lou Ferrigno), dont certains ont été diffusé au cinéma.

Malheureusement, la série a mal vieilli pour des raisons que je vais évoquer. Les transformations de David Banner sont assez réussies pour l’époque, même si le maquilleur a abusé sur la taille des sourcils et le choix des perruques lorsqu’il devient Hulk.

Beaucoup de scénarios s’inspirent de succès cinématographiques de l’époque (Rocky pour « Dernier Round » ou La fièvre du Samedi Soir pour « Délirium » par exemple) donc on ressent vraiment l’influence des années 70. Mais le pire pour moi, c’est les inserts de films déjà existants et parfois plus vieux que la série, dans certains épisodes. Cela produit un décalage visible au niveau de l’image et des faux-raccords avec les scènes tournées pour la série. En effet, Universal n’hésitait pas à récupérer dans des films de son catalogue des plans (ex : Tremblement de terre…) ou des scènes complètes pour faire avancer l’histoire d'un épisode.

Le plus marquant et le plus hallucinant est l’épisode « Le camion fou » où l'on retrouve toutes les scènes marquantes de Duel de Spielberg avec des faux raccords visibles, même pour un enfant de trois ans. En fait, c’est simple, cet épisode est une version massacrée de Duel. Déjà que la série a plus de 40 ans, ces incrustations mal foutues n’arrangent rien et pas uniquement dans cet épisode.

Ce qui est insupportable, aussi, c’est la diffusion d’extraits spoilant l’épisode que l’on va regarder avant l'apparition du générique. A chaque fois, j’étais obligé de passer ces introductions pour conserver l’envie de voir la suite.

Côté scénario, il n’y a que les épisodes en deux parties faisant véritablement avancer l’intrigue, et il n’y en a pas beaucoup. Si j’avais su, je n’aurais regardé que ceux-là. Après pour les épisodes indépendants, on peut apprécier la participation plus ou moins surprenante de certains acteurs : Jeremy Brett (La série Sherlock Holmes) dans « Meurtre au féminin », Pat Morita (Karaté Kid) dans « Hulk à la une » ou, encore, Brion James (Blade runner) dans « Delirium »…

Pour ceux qui aiment les comics, Hulk ne rencontre pas de super-héros ou super méchants mais, seulement, des méchants très humains. Pour cela, il faudra attendre les téléfilms:
- « le retour de Hulk » avec Thor
- « le procès de Hulk » avec Daredevil

L’origine de Hulk et le métier de Banner ne sont pas respectés, malgré la présence de Stan Lee en tant que consultant sur la série.

La musique du générique de fin créée par Joe Harnell fait plus penser à une série dramatique romantique qu’à une série de super-héros.

L’incroyable Hulk se laisse regarder mais l’ennui finit par s’installer car les épisodes indépendants au fil rouge sont toujours construits de la même manière. J’ai abandonné au 29ème épisode.

Cette série mériterait, peut-être, un remake pour rendre davantage justice à ce Dr Jekyll et Mister Hyde des temps modernes. Mais je pense que les films sortis dernièrement au cinéma ont déjà rendu cela possible, avec plus de moyens et de respect vis-à-vis de ce personnage. Malgré tout cela, elle conserve un certain charme pour certains.

N.B : la critique du dernier film concluant la série !