Une fiction qui se regarde avec plaisir

L'histoire de l'incendie du Bazar de la Charité est un véritable drame qui a enflammé les conversations et la politique parisienne à la fin du XIXème siècle.
Attentat terroriste anarchiste ou accident, tel a été l'objet des débats de l'époque. En période de guerre des idées, et seulement quelques années après l'assassinat du président Sadi Carnot, les politiques ont sauté sur l'occasion de pouvoir accusé les anarchistes, afin de parvenir, une bonne sois pour toute, à se débarrasser de ses adversaires dérangeants.
Le fond de l'histoire de la série télévisée est assez fidèle à la réalité de ce terrible évènement qui est en réalité un accident, lié à l'inflammation par une allumette d'une lampe à éther. Si on a envisagé à l'époque que cet incendie pourrait entraîner la mort du cinématographe, il n'en a finalement rien était, et heureusement, mais tout cinéphile qui se respecte a entendu parler de cette histoire dans la chronologie du cinéma français. Une histoire d'ailleurs suffisamment intéressante pour en faire un série télévisée.
Et pour l'égayer, rien de tel qu'une saga de romances torturées sans prétention certes ni même grande originalité mais plaisantes et divertissantes.
Elles sont notamment servies par casting qui fait appel à des acteurs plus ou moins confirmés mais tous très convaincants. Camille Lou et Victor Meutelet sont plutôt attachants dans leurs rôles d'amoureux transis incompris, Audrey Fleurot et Josiane Balasko qui n'ont plus rien a prouvé sont formidables, tout comme Stéphane Guillon dont le rôle semble avoir été écrit pour lui et que l'on découvre à la télévision pour notre plus grand plaisir.
Huit épisodes d'environ cinquante minutes à regarder avec délice, à la fois pour en apprendre un peu plus sur ce drame passionnant, sur l'état d'esprit politique de l'époque, mais aussi et surtout, il faut quand même le souligner, pour se divertir.