Je me suis replongée avec délices dans le visionnage de cette série qui a bercé mon enfance.
Les aventures de Patrick McGohan dans cette fiction schizophrénique d’un agent secret qui donne sa démission.. Pourquoi quitte t’il son employeur? C’est ce que le numéro 2 du Village tente en vain d’extorquer.
La série nous renvoie notre propre image. Les habitants du Village sont heureux de leur sort, ils sont dépersonnalisés sans même s’en rendre compte. Ils sont maintenu dans leur condition par l’ignorance et la crainte. Seul le numéro 6 tente l’impossible pour s’échapper au grand dame de numéro 2 qui perd son poste à chaque tentative.
Je rejoins l’avis de Patrick McGohan dans son entretien à la Presse concernant la série.. ”seul les 7 premiers épisodes ont un intérêt réel” mais ne nous y trompons pas. Derrière les multiples épisodes se cachent cette vérité qu’il dévoile dans son discours qui clos cette série. IL a réussie à s’échapper, à rentrer chez lui, tout va bien, le Village est détruit..
Mais oh surprise! IL se réveille de nouveau dans un autre Village.. un éternel recommencement? Surement! Nous sommes tous dans un Village, le monde est un Village, nous ne pouvons nous échapper du système qui nous tient et nous manipule, et le pire des numéros 1, c’est le monstre qui est en nous … CE qu’on lui a difficilement pardonné du reste puisqu’il dû se réfugier ailleurs durant quelques jours, le public ayant souhaité une fin à la James Bond plutôt qu’un discours sur la servilité de l’humanité. ..
N’oublions pas les répliques cultes avec l’incontournable ”Bonjour chez vous” qui me faisait toujours sourire, (ça n’a pas changé car j’avais toujours envie de répondre ”s’il n’y a personne, embrassez les tabourets, ils seront toujours content” ) Et celles qui ponctuaient le début de chaque épisode.. ”Ou suis je? Au village.. Pourquoi avez vous démissionné? Qui es le numéro 1? Vous êtes le numéro 6” Et bien sur Ca tourne en rond.. une rhétorique sans fin. Le numéro 1, dans l’ancienne version française ”Le Cerveau” alors que la version VO ”Le Général” mais qui, á l’époque de sa diffusion en France ne passait pas sous De Gaulle. De même que l’on ne voyait pas le ballon étouffer les récalcitrants et les scènes violentes étaient soigneusement écartées. J’ai donc revue la version rétablie dans son intégralité, et je l’ai beaucoup aimé.