Coproduit par Netflix et la BBC, cette nouvelle série d'une élégante facture dépeint en huit épisodes
le parcours criminel d'un français aux origines indo-vietnamiennes dans l'Asie des seventies.
Plutôt bien écrite, elle nous plonge dans une pré-mondialisation où se mêle adroitement le destin de personnages cyniques, parvenus et prêts à tout pour arriver à leurs fins dans un contexte sordide et poisseux de l'usine à touristes qu'était déjà la Thaïlande de cette époque. (voir le comportement ambigu de la police locale, la veulerie de la diplomatie en place et la niaiserie de certains jeunes routards). On est un peu à la frontière de plusieurs genres : le polar dur, le film d'investigation, le biopic et une pincée d'horreur pour pimenter de temps en temps l'histoire.
J'ai aimé le traitement esthétique insufflé par la photographie, les sons d'ambiances, les vraies-fausses archives filmées en 4/3 pour donner plus de véracité, les allers-retours chronologiques qui brouillent un peu la narration et la précise direction d'acteur.
Hormis la fascinante interprétation de Tahar Rahim, j'adresse une mention spéciale à celle de l'acteur qui incarne le secrétaire d'ambassade : Il n'est pas sans évoquer le journaliste du splendide film de Fincher "Zodiac"
dont la quête pour retrouver le coupable tourne à l'obsession maladive.
Une série au scénario addictif et à la mise en scène sèche et sophistiquée qui rappelle un certain cinéma américain de genre des année 70.