Dans une mise en scène sophistiquée et à travers une reconstitution visuelle et graphique des années 80 convaincante, Tahar Rahim incarne magistralement le tueur en série Charles Sobhraj (qui sous le nom d’Alain Gautier dépouillait, tuait et prenait l’identité de jeunes touristes en Inde). Son interprétation froide et glaçante confirme un charisme déjà largement révélé par une filmo très dense. Il construit pas à pas ce personnage mystérieux, évidemment dangereux mais aussi instable, avide et égotique en opposition avec le diplomate néerlandais, pivot moral de la série, pour qui la traque de Sobhraj va devenir une obsession. La série est construite en aller/retour entre différentes époques et se dévoile par touche. Si cette narration en puzzle met bien deux épisodes à réellement se mettre en place, elle s’avère redoutablement efficace, rejouant des scènes selon différents points de vue qui nous donnent de nouvelles perspectives à chaque épisode. Le Serpent devient vraiment captivant à partir de l’épisode 3 et s’avère un vrai bon thriller.