Capilo-tractation /10

Légion a le cul entre deux chaises, d'un coté on a l'histoire d'un mec avec des soucis piskologik, de l'autre on a une série Marvel spécialisé dans les super-héros.
Mélangez le tout, et c'est la catastrophe.

Je m'explique :
Je pense (je n'en suis pas sûr) que le thème de la guerre des X-Men a été rajouté par dessus dans l'histoire originale (que je n'ai évidement jamais consulté), laisser une indépendance scénaristique au personnage aurait, selon moi, été préférable (sans pour autant se débarrasser des enjeux).

Bon sinon c'est pas mauvais, attention : on a de l'exploration psychologique, une mise en scène très intéressante, de l'antagoniste intérieur qui ferait palir Freud de jalousie... Dommage que "le réel" soit si "bâclé".

Alors, vous allez me dire : "c'est volontaire, c'est pour noyer le spectateur, le perdre"... Hmmmm... Mouais... A d'autres.

Le style très "année 80", des fringues aux décors, offre un décalage anachronique avec les outils utilisés "tablettes-book tactiles du turfu", c'est intéressant mais j'ai un peu du mal à voir quel est l'intéret dans ce type de production spécifique.
Les mauvaises langues pourraient être tentées de dire que la réal a voulu se la jouer "série d'auteur" alors que bon, on reste dans un Marvel à la base quoi.

Très sincèrement il y a une impression de décalage entre ce que disent les personnage et "comment" ils le disent, je ne sais pas si "ils jouent mal" ou si c'est volontaire, mais je pense en particulier au personnage de Mélanie, une figure maternelle d'autorité qui est constament à coté de la plaque, c'est flagrant dans l'épisode 5 de la première saison par exemple, où ses paroles ne sont pas en adéquation avec son visage, et ce à plusieurs reprises.
Ou encore l'attitude de Sydney qui change progressivement vers un je-ne-sais-quoi de "Yandere" ([Yandélé], les nenettes un peu abusive et possessives qui ne voient qu'à travers les yeux de leur amant que l'on retrouve dans les univers Japonisant).
Au point qu'elle fini par devenir une caricature vulgaire d'elle même.

Pire encore, le personnage principal prend très vite les traits d'un gentil-foufou, avec son petit rictus malin (le mec a la tête de l'emploi il faut bien l'avouer, le choix de l'acteur est parfait), et personne autour ne s'en émeut : "tiens, il commence à vraiment turn crazy not' pote ? Non ? OSEF ? Allez c'est parti pour un balécouille général ! Aukazélem !"

Franchement, par moment, j'ai l'impression d'être devant une série Française chiante, c'est terrible quand même cette impression de malfichu, avec ces effets un peu too much.

Raaaah pis tout est d'un prévisible, cousu de fil blanc, ça fini par être d'un chiant à la fin de la première saison : bon très sincèrement je doute qu'il y en ait une seconde, tout a été dit dans cette saison, rajouter quoi que se soit d'autre serait faire de l'abus.
(D'après Allociné il y a une S2 prévu)

Je noterais également deux bémols :
- Bon déjà le coup de la mémoire des objets... Hmmmm'okay oui... Bon après tout dans Assassin's Creed on nous fait bien le coup de la mémoire génétique alors pourquoi pas hein... La suspension de crédulité tout ça tout ça...
- Et ensuite le coup de la meuf qui vit dans le corps de l'autre bonhomme mais qui ne vieilli que quand elle est dehors... En un mot : "DROOOOOOOOOOOOOOOOOOOOOOOOOOOOOOOOOOOOOOGGGGGGGGGGGGUUUUUUUUUUUUUUUUE".

Raaaah je sais pas comment expliquer ça, toute les 5 minutes je suis sorti de l'histoire par un truc qui me dérange ou qui me demande de faire un effort "de suspension de crédulité" (je me repète oui).

D'ailleurs la série choppe parfois un style année 30-40, il y a même plusieurs passage ou la série devient totalement muette (avec le petit encart de parole, comme sur les très vieux films muet), c'est... Bon ce n'est pas gênant dans le récit, mais on a encore cette drôle d'impression (la même dont je parlais en début de critique).

Bref, tout ça pour dire que c'est intéressant, mais un peu capilo-tracté, tant au niveau du scénar que de la réal.
Mais je suis sympa, et je lui met 6, parce qu'avec le recul j'ai bien aimé.