Aaaah les Simpson. Cette famille dysfonctionnelle et souvent mal assortie, dotée d’une figure paternelle oisive et insouciante, très peu en phase avec celle, maternelle, d’une femme souvent au bord de la crise de nerfs. Les trois marmots ne sont d’ailleurs pas en reste : Bart se range volontiers parmi les canailles de la pire espèce, tandis que Lisa collectionne les bons points et se montre bien mûre pour son âge. Maggie, quant à elle, vit une existence de bébé plutôt… mouvementée.
La petite ville de Springfield accueille les Simpson, mais aussi une galerie de personnages tous plus loufoques les uns que les autres : Burns le capitaliste renfrogné et peu scrupuleux ; Apu l’épicier indien sympathique ; le maire Quimby qui s’en met plein les fouilles et fricote à ses heures avec la mafia ; Moe le barman cynique peu avantagé par la nature ; Barney l’alcoolique notoire bon à rien ; le professeur Skinner étouffé par une mère castratrice dont il peine à se départir, etc. « Les Simpson » renferme tout un monde qu’il tourne superbement en dérision, se moquant du genre humain à travers ses personnages jaunes bien plus réels qu’il n’y paraît.
Inutile de revenir encore et encore sur l’incroyable succès de cette série, ni même sur ses nombreux ressorts comiques (répétition, situation, verbe, geste…). Tout le monde sait ce qu’il en est en la matière. Mais cette série animée parvient à créer un lien fort et inusable avec le public, par ses innombrables personnages, tous dotés de caractéristiques imaginatives, comme par ses évolutions parfois inattendues (tous les personnages se retrouvent, un jour ou l’autre, confrontés à une situation qui entraîne leur mutation). Combien d’autres shows télévisés peuvent se targuer d’en faire autant ?