Tâche bien ardue que de faire la critique ou de tenter de résumer une série aussi complexe que Lost. Véritable OFNI télévisuel, Lost commence comme une vrai histoire de naufragés (avec crash d'avion, organisation de chacun pour survivre sur l'île), pour intégrer des éléments de plus en plus étrange au fils des épisodes et des saisons. Ours polaire, fumée noire, trappe, bunker, bateau de pirate, voyage dans le temps... Lost pose finalement plus de questions qu'elle n'en résout, un peu comme Twin Peaks en son temps, pour le plus grand plaisir des uns (dont moi)...et l'agacement ou l'impatience des autres. Il est vrai qu'à multiplier les pistes, les personnages et les mystères, il est bien difficile d'éviter l'écueil du grand n'importe quoi. Mais pas pour une série comme Lost. Alors, oui, la toute fin sera forcément décevante. Premièrement, parce que c'est la fin. Deuxièmement, parce qu'elle ne correspondra pas nécessairement à celle qu'on s'était imaginée. Et puis troisièmement, parce que toutes nos interrogations ne trouveront pas de réponse. Outre son scénario, une des grandes forces de Lost est son mode de narration. Chaque épisode est centré sur un personnage. Episode qui intègre des flashbacks, technique qui permet à la fois d'en apprendre davantage sur la vie du personnage en question avant qu'il échoue sur l'île, et de faire le lien avec les événements présents (suggérant ainsi que rien n'est vraiment dû au hasard). Et les personnages sont très nombreux. On part en Irak, en Corée du sud, au fin fond de l'Amérique, au Nigeria, en Thaïlande, à Londres... Et l'on arrive à s'intéresser à l'histoire de chacun des protagonistes. Pour compliquer un peu le tout, ces flashbacks se transforment en flashsforwards au cours de la série. On ne retourne donc plus sur les événements passés des personnages mais on entrevoit leur futur. Mais la série ne s'arrête pas là. Les flashforwards se transforment à nouveau pour devenir des flashsideways ! C'est-à-dire qu'on ne se trouve ni dans le passé, ni dans le futur, mais dans une vie alternative ! En gros, que serait devenus ces gens si l'avion ne s'était pas écrasé ? Une bonne série se doit d'avoir un bon casting (ça marche aussi pour un film). Et là c'est carrément royal. Parce que non seulement les personnages sont très nombreux (peut-être une quarantaine ?) et bien écrits, mais en plus interprétés par des acteurs de qualité. Et tous sans exception. On arrive à s'attacher à chacun d'entre eux, les personnages principaux (ceux qu'on retrouve dans les 6 saisons) comme les autres. Mention spécial à Matthew Fox (Jack), Evangeline Lilly (Kate), Josh Holloway (Sawyer), Jorge Garcia (Hugo), Henry Ian Cusick (Desmond), Nestor Carbonell (Richard Alpert), et à l'interprête du personnage le plus ambiguë de la série, Michael Emerson (Benjamin Linus). Et j'en oublie... Si je devais retenir une scène de toute la série (pas facile), je choisirai la toute première du premier épisode de la saison 2. On y découvre en effet l'intérieur du mystérieux bunker juste avant que les survivants n'y pénètrent, sur fond de Make you own kind of music de The Mamas and the Papas. Un grand moment. Lost, une série qui aura fait beaucoup parler d'elle pendant sa diffusion, et encore aujourd'hui.