Sur la disparition de toute cohérence en quelques saisons.

C'est vraiment un beau gâchis, cette série. Elle commençait pourtant si bien, avec ses méthodes de narration sortant de l'ordinaire, les flashbacks, puis les flash-forwards, distillés à cours d'épisode. Tous les ingrédients avaient été réunis : une île décidemment mystérieuse et peut-être surnaturelle, une aventure loin de toute civilisation promettant d'aller résoudre ces mystères, un tas de petites coïncidences sympathiques lors des flashbacks, une bonne dose de complot, plein de petites intrigues secondaires haletantes.

Et puis, on s'en rend compte plus ou moins vite, mais tout sombre complètement dans le grand n'importe quoi. Je pense que c'est un syndrôme commun à pas mal de séries, celui où les scénaristes ne prévoient pas à l'avance là où ils veulent aller. Je ne sais pas vraiment, je n'ai pas une très grande culture télévisuelle. Le résultat final peut être remarquable, comme dans Battlestar Galactica, ou juste totalement pourri comme dans Lost.
Les scénaristes ont visiblement improvisé totalement, sans savoir où ils allaient, sans savoir quand ils allaient s'arrêter. Ils tenaient un concept intéressant et captivant l'audience. Pour maintenir le suspens, ils ont ajouté plein de choses en pagaille : des complots, des sous-intrigues en veux-tu en voilà, des nouveaux personnages, des nouveaux mystères, des nouvelles thématiques. On est parti sur des saisons à thème : guerre pour le pouvoir dans quatrième, SF pour la cinquième, ésotérisme foireux pour la sixième. On aurait pu être rassuré, un petit ménage avait été fait dans les personnages pour semble-t-il se recentrer un peu pour la dernière saison. Mais finalement, ils ne se sont souciés de finaliser l'ensemble que pour le dernier épisode. C'est un peu juste pour finir de façon acceptable l'histoire et six saisons foisonnantes.

En choisissant la voie de la facilité, les concepteurs de la série en ont fait un monstre difforme impossible à rendre cohérent et qui ne peut qu'être particulièrement décevant pour ceux qui auraient le courage de suivre les six saisons jusqu'au bout.