Lucifer
6.3
Lucifer

Série Netflix (2016)

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Une série qui commence désopilante, déconcertante pour finir TRÈS décevante. Mieux faut s'arrêter à la saison 1. Elle commence d'une façon plutôt niaiseuse, avec un personnage grand et musclé qui passe son temps à montrer ses pouvoirs. Une petite détective mignonne, intelligente et trop à fond dans son travail, qui semble être l'élue (!) et une gosse (la sienne) typique des clichés américains, c'est à dire très mature pour son âge, qui sourit tout le temps, un peu mate et les dents décollées... Je me suis dit: "c'est complètement con". Ce début, ça fait limite Disney, mais comme c'est le soir et que de toute façon on a pas le courage de faire autre chose de sa matière grise, on décide d'enchaîner quelques épisodes. Je n'ai pu m'empêcher, face à ce grand séducteur ténébreux qui vit dans un night-club, d'avoir une pensée pour un feuilleton, "El diablo" qui ne mérite pas qu'on s'y attarde. Finalement, c'est diablement addictif !
Ce roi de l'enfer, trop sûr de lui, arrogant, moqueur et sans barrière morale, est déjà un clown en soi, mais son coté loufoque est exacerbé par cette jeune détective, plus proche de la sainte Nitouche que d'une Mme Croft et par son ex-mari, en mode brave pauvre type, qui devient très vite la tête de turque de notre héro. Les quelques premiers épisodes peuvent être vus comme une sorte d'introduction caricaturale, donnant rapidement leurs caractères à chaque personnage. Et ça marche, finalement on rentre tout de suite dedans.
Vers le 4e ou 5e épisode de la saison 1, les scénaristes ont dû avoir une promotion. Le coté policier se perfectionne, et on a droit à un suspens intéressant, qui vient doubler la tension entre les protagonistes (qu'elle soit sexuelle ou de rivalité). Les personnages se développent avec plus de finesse. Même la gamine finit par être sympathique. La psy est une trouvaille incroyable qui pimente l'histoire avec une petite dose de facile n'importe quoi. Quant à Lucifer, il ménage un aspect docteur house, magie en plus et canne en moins.
Il y a aussi ces petites notes d'humour qui apparaissent, et qu'on trouve bientôt à tout moment: comique de situation, de geste, de répétition... même un dépressif finira par y trouver son content.
Les scénaristes sont allés chercher dans les mythes les aspects les plus intéressants, en restant à la surface, pour se permettre une très libre interprétation. Même le personnage d'Aménadiel, frère ange de Lucifer, malgré son coté cliché, donne une petite note gênante (on a honte pour lui et son balai dans le cul) qui finalement est plutôt plaisante.
Avec tout ça on pense forcément: "cette série policio-surnaturelle est une TUERIE !"
Et puis lors de la saison 2...


BIM !


Tel l'ange qui lui a donné son nom elle choit, et nous, on retombe dans un "hein ? mais! what's the hell?" Les clichés font surface, accompagnés de leur petits copains: les automatismes.
D'un coup tous les coupables répondent "quoi ?! [machintruc] est mort ?" sur le même ton très mal joué (et là je parle en VO). A mon avis le dialoguiste s'est suicidé après avoir écrit cette réplique alors forcément la suite manque d'inspiration. Coté cœur, aussi on tourne en rond, en mode feux de l'amour: je t'aime - bisou - distance - tension - rebisou - redistance .... et on vous la passe en boucle parce que le scénariste affecté aux relations humaines a lui aussi disparu...
Ce qui faisait que les personnages étaient exceptionnels: Maize l'obsédée sadique, Luci ce mentaliste bourreau des cœurs, La psy pas très ortodoxe, le frère trop obéissant, la flic intello, la môme ultra maline, l'ex ultra ennuyeux... d'un coup tout ça est balayé pour mettre le voile plat de la bienséance.
Fini les partouzes et les couteaux, finis les pouvoirs sexy, fini les avances repoussées pour les besoins de l'enquête... désormais, ce sera un meurtre par épisode, et plus d’aller-retour amoureux pour garder l’audimat en alerte. On gagne le pompon mou avec l'apparition de la mère des anges - et femme de dieu...HEM ! - A mon avis, juste un prétexte féministe, pour un peu d'égalité des sexes en matière de divinité. Et qu'est ce qu'on avait besoin de trouver une meuf à Amandiel ? - déjà qu'il avait perdu tout charme angélique... On passe par un petit coté "bleach" avec une lame qui peut ouvrir une brèche sur le monde et vous avez là, le portrait parfait de votre pull favori lavé à 60°


Sur un rythme plus qu'ennuyeux et une ritournelle lassante, la série se poursuit en multipliant les bonnes pensées, entre vilaine avocate reconvertie, démone qui veut devenir humaine, et gentilles amies qui se serrent les coudes...
Comme pour nous faire l'arbre généalogique des anges, la prod s'est senti obligée de ramener d'autres frères et sœurs angéliques, dont la présence et sinon inutile, au moins tout à fait inefficace.
La dernière saison finit d'achever ce qui reste de gloire, en tuant le dernier trais caractère intéressant: la jeune légiste excentrique... qui finalement peut voir son ange gardien: sorte de mijaurée gnangnan (sans doute la vision qu'ont les américains des asiatiques). A mon avis elle n'est là que pour des raisons politiquement correctes: apporter un personnage féminin chez les anges et multiplier les ethnies dans la série... Cette histoire d'égalité des sexes jusqu'au-boutiste va jusqu'à faire intervenir une dernière ange, pour un court épisode, tout à fait superficiel, ainsi on aura eu 2 anges mâles et 2 anges femelles dans la série, super on a rempli les quotas!


Autant le début de la série se sert de la bible comme d'une excellente source d'inspiration, autant plus on avance, plus cette même source devient une excuse à tout, la solution de simplicité... Entre un Caïn jamais mort, et Eve qui ressort sur terre dans le corps d'une jeunette... C'est une grosse tarte à la crème bien lourde.


La conclusion n'améliore rien et ne donne absolument pas envie de payer son abonnement à netflix pour voir une daube digne d'une mauvaise série du tiers monde. Le méchant prêtre de la secte détourne la gentille Chloé, tous les méchants démons se retrouvent sur terre et au terme d'une bataille à mains nues, le diable accepte son tragique destin et repart dans ses sombres contrées après avoir dit adieu à celle qu'il aime....


Ooooooh trop d'amour !


En conclusion, la saison 1 à voir et revoir, pour le reste.... c'est un excellent vomitif.

thata-carre
2
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le 26 févr. 2018

Critique lue 703 fois

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thata-carre

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