En revoyant cette série d'enfance, j'en viens à la conclusion qu'elle n'investissait pas beaucoup d'énergie ni de moyens dans la rédaction de scénarii originaux ni d'acteurs charismatiques : tout son intérêt se résume finalement aux bidouillages, plus ou moins vraisemblables, plus ou moins reproductibles dans nos vies, de son interprète-titre.
Finalement, ça ne m'étonne pas que ce feuilleton soit encore populaire auprès d'un certain public, car son côté scout écolo-bricolo, dans la droite ligne des Castors Juniors, a dû motiver pas mal de gens au survivalisme (ce mouvement débuté aux États-Unis à l'époque de la Guerre froide, qui consiste aujourd'hui à se préparer aux catastrophes climatiques en s'entraînant à vivre dans une ère post-apocalyptique), aujourd'hui de plus en plus populaire. Dans le même temps, on peut observer la différence qui sépare les années 1980 et les années 2010, dans le fait que beaucoup plus de choses étaient réparables par soi-même à l'époque que maintenant, où la mécanique a été souvent remplacée par de l'électronique ou de l'informatique.
Ceci dit, MacGyver m'a déçu lors de ce revisionnage, surtout quand je le compare à un autre feuilleton de l'époque, Magnum, où le charisme des interprètes et la relation qui les unit est clairement beaucoup plus investi.
Donc oui, Richard Dean Anderson est peut-être craquant, mais ici comme dans l'ennuyeuse série Stargate SG-1, son rôle ne lui demande pas trop d'implication émotionelle : à part quelques cascades et trois-quatre expressions faciales, il ne doit pas trop se fouler. Ne parlons même pas du second couteau Peter Thornton (interprété par Dana Elcar) ou des rôles féminins qui tapent plus souvent dans le registre de la cruche qu'autre chose. C'est de la sitcom de base de ces années-là, quoi.
Dans la première saison, les épisodes se déroulant aux quatre coins du globe se multiplient. C'est étrange de voir un MacGyver dépeint comme un gentil, qui ne touche pas les armes et qui fait presque dans le philanthropisme et l'humanitaire malgré son rôle d'espion. C'est touchant dans l'Amérique reaganienne quelques années après la prise de pouvoir de Pinochet... et peut faire l'effet d'une propagande angélique, de l'envers de la médaille d'un Rambo II, par exemple. Dans l'un comme dans l'autre exemple, c'est bien de la légitimation de l'impérialisme américain qu'il s'agit.