Splendide reconstitution, on s'y croirait : tout le monde fume, boit, les femmes et les noirs restent à leur place, les hommes portent le costard avec une élégance dingue, le bon vieux temps mon pote... La réalisation est parfaite, les acteurs excellents : on ne m'avait pas menti, cette série est clairement de très haute volée.
Et pourtant j'ai vite décroché. Un peu trop vite sans doute, peut-être qu'en prenant une saison entière pour m'attacher aux personnages j'aurais fini par m'intéresser à ce qui leur arrive. Mais que ce soit les aléas professionnels, les coucheries, les secrets de famille, rien n'y fait : je suis obligé d'avouer que le destin de ces pubards gominés et de leurs femmes au foyer m'en touche une sans faire bouger l'autre.
Ce que j'aime dans une série c'est quand chaque épisode apporte quelque chose tout en donnant une furieuse envie d'enchaîner le suivant, or j'ai l'impression que Mad Men s'inscrit vraiment dans la durée, faisant lentement évoluer ses personnages et distillant les changements au compte-goutte. C'est pas forcément nul mais c'est pas ce que je cherche.
Bref c'est bien fait, mais je ne me sens pas d'enchaîner sept saisons juste pour apprécier l'ambiance hyper classe. Et si je veux ma dose de sixties, pourquoi ne pas se tourner vers une bonne série vraiment réalisée dans les années 60, après tout ce n'est pas ce qui manque.