Un crossover sympa qui, malgré ses quelques casseroles, tient la route et fait le show !

Après les célèbres Avengers qu'on ne présente plus, place aux Defenders, les super-héros (malgré eux) de New York confrontés dans cette mini-série à une menace susceptible de détruire la Grosse Pomme... Une menace qui a été introduite et développée dans les 2 premières saisons de DAREDEVIL, en filigrane dans les saisons 1 de JESSICA JONES & LUKE CAGE, et à nouveau au premier plan de la saison 1 de IRON FIST (c'est donc aussi ce qu'il faut avoir vu avant de se lancer dans THE DEFENDERS afin de ne pas être perturbé par la chronologie marvelienne).

Concernant les séries dédiées à chacun de ces personnages, j'y reviendrai en détail lorsque j'en aurai fini le visionnage.
Sur ce qui nous intéresse ici, j'étais impatiente d'assister à la constitution d'un groupe de super-héros en mode défenseurs de NY (et non pas vengeurs). Pas besoin des Avengers ici puisque la menace n'a rien de cosmique et ne risque pas de nuire en snapant (par exemple) la moitié de l'univers, voire du multivers...
Il s'agit juste de La Main, une organisation mystique que nos anti-héros ont déjà rencontrés par le passé et qui a, au fil des siècles, su tisser de tentaculaires ramifications un peu partout dans le monde, étant même à l'origine des plus grandes catastrophes de notre Histoire... Et leur plan fait directement écho à l'épilogue de la saison 2 de DAREDEVIL et à la 1ère d'IRON FIST...

J'ai beaucoup de sympathie pour ces anti-héros Newyorkais, en particulier Matt Murdoch et Jessica Jones. Luke Cage est sympathique et même s'il est jeune et candide, Danny Rand n'est pas l'immondice que beaucoup de critiques (frustrés) ont dépeint. Alors oui, chacun d'entre eux (en particulier Murdoch et Jones) n'ont pas envie d'être là, ni de former un groupe. Ils ont leurs propres motivations (et démons à combattre) et ils restent fidèles à ce qu'on nous a montré d'eux jusqu'à présent. D'où quelques tensions et prises de têtes, et beaucoup de dialogues (qui ne m'ont pas dérangés, pour une fois). Finalement, l'emballement de l'intrigue principale va se charger de les mettre d'accord, bien malgré eux.

Oui, certaines des séries individuelles ont souffert de sérieux manquements et ratages (j'y reviendrai dans les chroniques concernées), mais là on peut saluer le super travail effectué par l'équipe de DAREDEVIL en charge des DEFENDERS. Cela se ressent à bien des niveaux. Visuels, d'abord. J'ai aimé les codes couleurs propres à chaque personnage dans les scènes où ils apparaissent : le rouge pour Matt & Daredevil, le bleu/violet pour la détective privée Jessica Jones, le jaune pour Luke de Harlem et le vert ambré pour le gamin au poing d'acier et au chi dévastateur... Les scènes d'actions sont à nouveau bien chorégraphiées, le rythme est là, l'intrigue ne traîne pas, tout s'enchaîne très vite (trop ?), la grosse différence avec les autres séries qui traînent beaucoup trop.

J'ai quand même quelques petits bémols et ils concernent les antagonistes. A commencer par Sigourney Weaver que je me réjouissais de retrouver ici dans un rôle qui, à sa simple évocation, aurait dû me faire trembler d'effroi ! Et là, premier pétard mouillé. C'est ça la grande vilaine ?! Dans la froideur et les motivations du perso, ça reste cohérent, mais pour tout le reste, bof... Encore une fois, l'actrice n'est pas à incriminer (comme tout le reste du casting d'ailleurs). De mon point de vue il s'agit essentiellement de manquements graves et de ratages du côté de l'écriture et dans la direction des acteurs concernés (je fais référence à Finn Jones qui campe le Iron Fist et sur lequel on s'est méchamment acharné...).
Autre point proche du coup de gueule, le 2nd antagoniste (que je ne citerai pas par soucis du spoil, même si la mini-série a 4 ans maintenant). Ce perso est directement lié à Daredevil et à sa situation dans son dernier season finale. Il revient, ramené de force après avoir subi un sévère traumatisme... et se retrouve utilisé par la Main comme une arme (amnésique). Sauf que déjà, de base, le perso en question possédait quelques prédispositions aux névroses. Là, ça ne s'arrange pas et j'avoue (alors que j'adore ce personnage) que j'ai eu le plus grand mal à le cerner et à comprendre ses incessants changements de personnalités (non, pas juste d'humeur). Amnésique ou pas ? Psychopathe ? Egocentrique ? Je n'ai toujours pas trouvé la réponse...

En bref, j'ai vraiment beaucoup aimé cette mini-série et la constitution (certes éphémère) de ce groupe. C'est divertissant, ça explique des choses qui étaient restées en suspens, et voir tous ses personnages (et leurs entourages) embarqués sur le même bateau, c'était plutôt fun. Les Defenders n'ont pas changé. Matt Murdoch continue sa descente aux enfers, Jess est toujours en mode "je m'en bats les couilles" et j'adore Luke, le colosse indestructible de Harlem un peu plat mais qui ne jure que par son code d'honneur. Et le p'tit jeune récemment promu milliardaire, bah il n'est pas si insupportable que ça je trouve. Oui, des défauts il y en a (on le sait depuis la sortie des précédentes saisons de la bande), mais je trouve qu'ici on a une plus large liberté créative que dans le MCU traditionnel. Plus de violence, de sang par exemple. L'univers est indéniablement sombre et pour moi ça l'a fait. On verra ce qu'il en restera lorsque j'aurai bouclé l'ensemble des saisons de Marvel Television/Netflix.
De mon point de vue, on retrouve ici des éléments plus réalistes et concrets que chez les Avengers (bien que j'adore ces derniers également). On ne se trouve juste pas sur la même échelle. Je considère que le job a été fait. Et j'ose espérer que dans un avenir pas trop lointain, on pourra retrouver certains de ses Defenders avec les Avengers, comme dans les comics...