Mazinger Z c'est une série des années 70, que personnellement je n'ai pas vue. Comme tous ceux de mon âge (la trentaine), j'ai vu pas mal d'épisodes de Grendizer (Goldorak).
Puis est venu pour moi la révélation sur Go Nagai avec le manga Devilman.
Entre le manichéisme et les scénarios très classiques de Grendizer et la noirceur de Devilman, on peut voir à quel point l'oeuvre de Go Nagai ne doit pas se limiter à ce qui a été connu chez nous.


À ce titre, ce Shin Mazinger Z respecte (je trouve) la partie plus complexe de l'oeuvre de Go Nagai - j'oserais dire un très grand respect de ce qu'aurait pu faire Go Nagai - avec quelques touches d'humour parfaitement dosées.


Pour l'histoire.
Dans l'ordre diégétique (et de création aussi), nous avons donc Mazinger Z, Great Mazinger puis Grendizer.
Shin Mazinger Z date de 2009 et est une sorte de reboot de Mazinger Z avec beaucoup de différences. On retrouve les personnages clef de l'univers de Mazinger - le (ici) magnifique dans son interprétation Ashura, Gorgon, le Dr Hell, Pygman, Brocken etc.-, on y retrouve une histoire basée sur la découverte des ruines de l'empire de Mycène et des méchanimaux (kikaiju, joli jeu de mots), avec quelques ajouts (non des moindres) et le destin des personnages n'est pas le même.
On prend des ingrédients et on en fait quelque chose d'autre tout en respectant l'oeuvre originale.


Et surtout, on a une histoire en 26 épisodes sans répétitions (ce n'est pas 25 épisodes d'«on envoie un monstre» puis 26è résolution).


Mais plusieurs choses font la très grande force de cet anime.
Il y a déjà les personnages. Tous sont extrêmement travaillés, ont une personnalité propre et certains se payent le luxe d'évoluer, d'autre de tromper le spectateur sur leurs intentions.
Il y a les idées et les thème sous-jacents de cette série de robots : la découverte scientifique d'un ancien empire sur terre et les réactions de chacun,


Ashura dont c'est le peuple, les «dieux» qui habitaient ce monde, le Dr. Hell et ses multiples motivations jusqu'au dernier épisode, Juzô et son caractère, Kenzo bien entendu... Et l'autre allemand.


Chacun a sa vision.
Ensuite, il y a la narration. Elle est osée dans la forme -commencer par le début de la fin, continuer avec un résumé complet de la série, continuer avec la toute fin puis mettre l'intégralité de la série...- et dans certains effets stylistiques bienvenus. Le narrateur que les héros semblent entendre parfois, les dialogues qui ont lieu à un endroit où ils ne devraient pas être entendu mais dont les protagonistes sont au courant par moments comme s'ils étaient devant la projection de l'anime... Mais surtout : tout cela en arrivant à laisser comprendre au spectateur ce que chacun sait et ne sait pas.
Ça balaye toutes les règles sur les points de vue mais ça marche. Ça marche car c'est en fait tout à fait maîtrisé.


Ensuite, il y a clairement l'émotion dégagée par l'oeuvre. C'est sûrement un grand tout qui rend pour moi cette oeuvre magistrale.
Chaque épisode a son lot de révélation, de retournements et tout cela avec des personnages finalement assez dramatiques -quand Ashura dit que Mazinger Z est en fait une série sur son histoire, il et elle (c'est un personnage gynandromorphe) n'a pas tout à fait tort.
C'est ce genre de série où les personnages qu'on pense secondaires sont en fait très intriqués dans l'histoire et ont leur lots de révélations.
Certes, parfois c'est retournement sur retournement, mais la plupart du temps on aura un indice, même très subtil (qu'on pourra manquer) mais qui nous fera dire une nouvelle fois que c'est maîtrisé.
De plus, comme je l'écrivais plus haut, c'est une histoire complète en 26 épisodes, qui aurait dû normalement -a priori mais je serais prêt à parier que c'est bien le cas- déboucher sur une reboot de Great Mazinger.


Le style graphique est tout à fait correct, l'animation aussi ; mais de toutes façons la mise en scène est telle qu'on n'a pas le temps de s'attarder sur trop de détails techniques.


En conclusion je conseille vivement. C'est une de ces séries où je me suis enfilé les 26 épisodes à la suite sans jamais m'ennuyer, où je trouvais au moins une idée géniale à chaque épisode. Sauf un, un épisode recap... et le premier épisode qui est on va dire «spécial», un peu WTF à passer à cause de sa structure ; ça commence vraiment au deuxième épisode.


Ne vous laissez pas piéger par un «Mazinger Z c'est vieux» ou «Goldorak c'était quand même mal animé et assez cul cul» car Shin Mazinger Z, ce n'est pas ça du tout. Même si on trouve beaucoup de références à diverses oeuvres de Go Nagai (regardez sa biblio :) ), mais tant mieux au final.


Mazin Go !

Tsht
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le 23 nov. 2017

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