Mozart in the jungle est une série amazon, autant dire qu’elle respecte le standing de son mécène: c’est rapide, un peu cheap, ça nuit au petit commerce de proximité, mais on apprécie d’y recourir même si on sait qu’au fond c’est mal.
La série est effectivement rapide puisque chaque épisode ne fait qu’une petite demi heure.
Ça permet de justifier une intrigue menée tambour battant (tambour pour un orchestre ça passe plutôt bien non?), des personnages qu’on n’a pas le temps de pousser, et une impression de rater sans arrêt des occasions de mieux faire.
N’empêche que malgré ce format assez restreint, on arrive à trouver du charme aux déboires de la pauvre hautboïste qui rame pour se faire une place au sein d’un orchestre philharmonique.
On y retrouve toutes les intrigues qui pourraient prendre part dans ce genre de comédie sans prétention: petites rivalités, flatteries, mesquineries, excès en tous genre, amitiés et amours qui se tissent et se détricotent suivant l’humeur des scénaristes.
Rien de novateur, mais au lieu de gérer un ranch, une maison de couture, un hôpital, ou une école de danse, on touche ici à la musique, et le seul fait d’entendre des thèmes archi connus apporte un petit plus à la série.
Mozart in the jungle peut aussi s’enorgueillir d’un casting pas trop mauvais, ressuscitant au passage Malcolm Mc Dowell et où Gael Garcia Bernal vient cabotiner. On aurait pu en attendre un peu plus de sa part, et il lui manque peu de choses pour qu’on admire réellement son personnage, mais rien n’y fait il oublie de s’effacer et on ne voit que l’acteur en train de jouer le chef d’orchestre.
Il faut dire aussi que l’écriture de la série ne lui facilite pas la tâche: le format oblige à faire des coupes, et on nous dégaine dans le premier épisode un chef aussi déjanté que génial pour nous le faire douter quelques épisodes plus loin, sans qu’on puisse vraiment comprendre son changement de comportement.
Loin d’être une série à voir, encore moins à récompenser (et pourtant elle a mystérieusement raflé 2 golden globes cette année), Mozart in the jungle est un petit plaisir coupable comme on les aime, avec en prime l’impression d’en savoir un peu plus sur ce que cache le décorum dont se pare habituellement la musique classique.