Autre titre "Debutante detective corps" oav de 96 d'un studio Gainax avec lequel j'ai du mal...

J'ai mis une étoile avant d'apprendre que c'était un produit des studios Gainax. Dans mon parcours, moi, ce qui m'intéresse, c'est d'essayer de mieux comprendre comment on passe de ma détestation totale de Neon Genesis Evangelion à mon admiration pour Little Witch Academia. Ma détestation de Neon Genesis Evangelion a une base scénaristique évidente : le héros masculin dépressif, ça ne passe pas, et ce n'est pas uniquement parce que je n'aime pas, mais parce que c'est du n'importe quoi ! En revanche, Little Witch Academia les films ou la série c'est exceptionnel, bien au-delà de la réputation d'imitation de Harry Potter qu'on pourrait lui faire. J'ai un certain intérêt pour FLCL également, j'y trouve des défauts scénarisitiques, mais la musique et l'esthétique il y a quelque chose, puis j'adore Kill la Kill et j'ai passé un bon moment avec Brand new animal. Après, je sens qu'il y a une continuité entre tous ces animés, car la fin de Kill la Kill il y a un what the fuck scénaristique, et c'est pareil dans Little Witch Academia, et ce n'est pas ce que je préfère, mais à chaque fois on a le grand spectacle un peu forcé plein de références parodiques, ultra dynamique, avec des explosions, le cadre épique qui s'emballe et une fantaisie cartoonesque mais sur le mode de trucs étranges qui sortiraient presque de l'animé, puisque dans Little Witch Academia on a des cubes d'énergie et dans Kill la Kill on a le motif des habits qui permet d'ailleurs un lien parodique avec les magical girls et avec FLCL, mais plus sur le mode étrange de ce dernier puisqu'on passe du fer à repasser à une métaphore voyante de la couture, procédé qui fait quasi sortir de l'animé en fait. Il y a des parodies de Dragon Ball ultra voyantes dans la fin de Kill la Kill et il y a aussi un mode de référence à Neon Genesis Evangelion dans FLCL et dans Kill la Kill. Après, Little Witch Academia et Brand new animal mis à part, il y a un humour pas toujours naturel et il y a un côté je ne sais pas trop quoi faire des codes que je ressens malgré la parodie ou les applications, même dans Kill la Kill.
Pourtant, je mets un monde entre Kill la Kill ou Little Witch Academia et Neon Genesis Evangelion, entre ce qui me plaît, me convainc, et ce qui ne me plaît, ce que je trouve aberrant.
Je vais continuer d'essayer de clarifier mes impressions.
En tout cas, passons à cet OAV de 30 minutes. Bon, déjà, je n'aime pas les têtes des personnages, pas fâché que cette mode-là soit passée. Mais, le début, j'ai pu me sentir en terrain familier me convenant, on a on dirait un rappel de l'OAV Maris the shojo fait dix ans plus tôt avec toutes ces phrases sur le "je n'aime pas la pauvreté" et il y a plusieurs clins d'oeil à Rumiko Takahashi dont deux particulièrement mis en avant : 1) la fille forte qui arrive à vélo est une citation de Shampoo dans Ranma 1/2 et du coup l'arrivée en avions d'une autre fille à l'école avec saut en parachute c'est une allusion à l'arrivée du riche Mendo dans Urusei Yatsura. Mais cette comparaison m'est utile, parce qu'il y a un monde entre l'humour des séries de Rumiko Takahashi et cet OAV dans lequel je ne ris jamais. C'est vraiment : je fais un truc énorme, riez les gens ! Je fais ma belle, je me vautre, riez les gens ! Normalement, des scénarios de gags aussi pauvres, on les rejette, on en cherche d'autres, ces gags ne devraient pas arriver au stade de la fabrication d'un passage animé tout autour. Ils sont trop pauvres. Ce qui justifie leur existence, c'est deux choses. D'un côté, il y a la nécessité de produire industriellement et rapidement qui fait qu'on prend ce qu'on a, on n'a pas le temps pour chercher autre chose, et d'un autre côté les gens ont sans doute des convictions même s'ils ne savent pas créer un scénario. Ils veulent jouer avec l'animation, ils veulent s'aguerrir, etc. Bon an mal, ils font un dessin animé sur un scénario miteux. Avouer que c'est de la merde, ce serait renoncer et compromettre l'avenir. C'est vraiment l'impression que j'ai en regardant cet OAV. Et je pense qu'on a affaire à des gens plus intellectuels que spontanément créateurs. Je ne trouve pas que c'est le résultat de gens à l'aise avec la création. Evidemment, comme il y a une resucée des manières de faire des autres animés, on arrive à avoir un truc passable, mais bon c'est très limité. Puis, à la fin de l'OAV, il y a quand même un truc qu'on sent de loin en loin une spécificité de créateurs passés de Gainax à Kill la Kill, c'est ce côté exagération épique pour le bouquet final. Il y a déjà de l'exagération au début de l'épisode avec l'arrivée sous escorte faramineuse, que dis-je pharaonique de la police d'une des cinq héroïnes du récit. Mais pour la fin on a l'explosion atomique qui se voit dans l'espace pour le simple cadre d'une école, avec peut-être allusion au manga Guerilla High de Go Nagai. On a un enchaînement humoristique d'actions avec du gros spectacle épique. C'est déjà un peu l'esprit des bouquets finaux dans Kill la Kill et Little Witch Academia. Je ne sais pas à quel point on retrouve les mêmes personnes, projet par projet, mais de toute façon il y a bien un esprit de famille. A part le combat de la pseudo Shampoo contre un géant où il y a une chorégraphie d'arts martiaux qui me plaît bien (mais pas sur tout le combat, sur une partie), je n'accroche pas à ce qui m'est exhibé et je ne rigole pas, je ne ressens pas le jeu sur les registres comme efficaces. Pour moi, les auteurs de cet OAV devaient encore apprendre, on a un de leurs brouillons et ce n'est même pas attachant, à part peut-être la révélation des dernières secondes autour d'une des cinq filles, mais le mérite est dans la reprise d'un cliché, pas dans l'invention. Bref, ça ne va pas pour moi.
En plus, en regardant l'animé, moi, je me disais : "Ce qui serait un bon traitement, c'est que, pour une fois, les héroïnes meurent l'une après l'autre au fur et à mesure !" Après tout, elles n'ont pas été présentées comme complètement sympathiques et elles transgressent la règle de sécurité qu'on leur a imposée, puisque l'histoire c'est qu'on veut les réunir et les empêcher de sortir pour les protéger d'agresseurs, sauf qu'elles sont assez ingénieuses pour sortir et du coup se font attaquer. La mort progressive des cinq, j'aurais trouvé ça génial. Et quand l'école explose et qu'on voit cela depuis la stratosphère ou je ne sais quoi, je ne suis pas spécialiste, la vraisemblance voudrait qu'elles soient toutes les cinq mortes, pire encore d'ailleurs ! Mais, pour l'animé, au moins les cinq. J'ai de nouveau pensé que ce serait une bonne idée, et je me suis cru écouté car j'ai vu des pierres tombales si je ne m'abuse, mais je savais d'intuition que c'était un leurre, et on les voit toutes les cinq devant les ruines de l'école. Ben, j'en reste à l'idée que ce serait plus pertinent de finir sur la mort des cinq filles, un clash soudain. Là, on a un OAV qui n'apporte rien, qui n'a rien à dire et qui sait pas goûter l'humour inattendu de ce qu'il a involontairement mis en place. Moi, ce que je voulais, c'est que ces cinq filles meurent. Comment ça se fait que j'ai cette attente-là et que l'animé ignore superbement ce fait qui a l'intérêt de n'avoir jamais été tenté ? C'est pas tout le temps qu'on veut voir mourir les héros, mais si l'ambiance s'y prête, si le récit ouvre cette perspective de rendre peu agréables ces personnages, à l'artiste de savoir qu'il a une belle opportunité à saisir... C'est ça, l'art !