Once upon a time... in America
Des études ont prouvé qu'il fallait d'abord être positif lorsqu'on voulait être négatif envers quelque chose.
Le concept est bien : Suite à un maléfice de la méchante reine, tous les personnages de contes de fées traditionnels se retrouvent dans la peau d'habitants d'une bourgade du Maine, tout en ignorant leur identité merveilleuse. La méchante reine devient la maire puissante de la ville. Froide, insidieuse, une vraie femme politique libérée.
On transpose toutes les métaphores des contes dans la vie moderne (Gemini Crickett devient psychologue, Blanche-neige est institutrice, le petite chaperon rouge tiens le rôle de la serveuse sexy mais prude du troquet local). Les combats ne se déroulent plus à l'épée, mais bien par des paroles sournoises et des actes non répréhensibles par la loi.
Voilà. Mais pourquoi une évaluation si basse ? Ah Ah !
J'entends bien ceci : Les contes font partie du patrimoine universel. Il n'y a pas de droits d'auteur. A chacun de se les approprier. C'est leur force. Oui. Bien. Bien.
Et c'est bien cela que je veux rappeler. Ce n'est pas Walt Disney, paix à son corps criogénisé (grosse légende urbaine, en passant) qui a inventé Pinocchio ou le prince Charmant. Non non non messieurs les scénaristes, l'Amérique n'est pas "le Monde". Le nain Tracassin est un lutin barbu de petite taille, il n'a pas le look d'un chômeur alcoolique rescapé de Trainspotting avec la gueule couverte de paillettes, ça ne marche pas. Pourquoi blanche-neige ressemble dans le passé à une elfe/voleuse sortie du seigneur des anneaux et dans le présent à un témoin de Jéhovah ? Depuis quand -spoiler alert- depuis quand le petit chaperon rouge est un loup-garou mignon façon Twilight ?
Oh, mais je t'entends raisonner, petit(e) lecteur(trice) averti(e). Oh, le vilain, il n'aime pas les américains. La politique n'a rien à faire ici.
Oui, mais attends. Admettons que les contes de Grimm ou Perrault se déroulent aux Etat-Unis. Non, d'accord. Admettons que Lancelot du lac soit en fait un noir bien bâti (je n'invente rien). Tu veux jouer la tolérance ? Vas-y ! Quand tu sera couvert(e) de litres de mièvrerie collante et visqueuse, faudra pas se plaindre. Ah parce que oui, "La famille, c'est ce qui a de plus important", "l'amour est la magie la plus puissante", les méchants sont en fait juste victimes d'amour manqué, faut pas leur en vouloir s'ils ont massacré toute ta famille, ne nous rabaissons pas à leur niveau, voyons.
Je te laisse tolérer tout ça. Ah oui, au fait. Les fées des contes sont dans la vraie vie des nonnes. God bless America.