Orphan Black
7.1
Orphan Black

Série BBC America (2013)

6 - Le scénario


L'intrigue est menée avec brio ! Le premier épisode s'ouvre sur une scène haute en couleurs, nous faisant ainsi tomber très rapidement dans l'histoire. Et au fil des épisodes, le synopsis officiel s'efface pour laisser place à une intrigue plus importante, plus prenante et plus complexe. On sent que les scénaristes savent où ils veulent nous emmener, que rien n'est laissé au hasard, que nous finirons par obtenir des réponses à nos questions, et que chaque mystère abordé a déjà sa conclusion dans la tête des scénaristes : on n'est pas perdu !
De plus, les scénaristes sont à l'écoute des fans. Par exemple, beaucoup s'interrogeaient sur les parents de certains clones. Ces interrogations sont parvenues aux oreilles des créateurs et depuis, des réponses ont été apportées !
Les intrigues propres à chaque personnage sont très travaillées et elles participent toutes, à un moment ou un autre, à l'intrigue principale : directement, en étant un élément dissimulé de l'intrigue, ou indirectement, en influençant les réactions des personnages. Et les nôtres.
La surprise est toujours au rendez-vous, ils savent comment nous influencer et nous surprendre. Le scénario est l'élément fondateur d'une série et ici il n'y aucune crainte à avoir : la fondation est sûre !


5 - Les effets spéciaux


Vous vous en doutez, il n'y a pas une actrice par clone, mais bien une seule pour tous. Mais quand les clones se retrouvent dans une même pièce, se parlent, se touchent, ça ne relève pas de la magie. Pourtant, j'ai presque envie de dire que si ! Et ce, grâce à un processus laborieux : une même scène est jouée de nombreuses fois, d'abord avec des doublures, puis sans, d'abord avec un décor, puis sur un fond vert. Dans la saison 3, nous avons une scène réunissant quatre clones et bien qu'elle ne dure que quelques minutes, il a fallu seize heures pour la tourner ! Et une fois à l'écran, on ne voit plus rien... Alors là, bravo les gars !


4 - Les personnages


S'il y a une chose qui m'a surprise, c'est que dès le premier épisode, j'avais l'impression de connaître les personnages depuis longtemps ! On ressent un attachement sincère et profond pour eux, avec une rapidité déconcertante.
Au premier abord, les clichés peuvent repousser. Pour ma part, ce fut le cas avec Felix, le frère de Sarah, que je trouvais être le cliché pur du gay efféminé. On retrouve aussi la mère de famille un peu coincée. Mais au fil des épisodes, on se rend compte que les scénaristes s'appuient justement sur ces clichés, pour les casser un peu plus au fur et à mesure. Et cela nous apprend à voir au-delà des apparences, à comprendre que ce n'est pas ça qui les caractérise et qu'il y a plus derrière ces stéréotypes. De plus, la psychologie des personnages est très développée, c'est un élément important : s'il s'agit d'une série de science-fiction, tous les personnages sont ancrés dans la réalité et reflètent des comportements humains authentiques.
On retrouve également une très grande représentation de la communauté LGBT. Lesbiennes, gays, bisexuels, transsexuels, tout y est sans pour autant que cela définisse les personnages ! Lorsqu'on apprend leur orientation sexuelle on se dit « Ok... Et donc ? ». Ce n'est pas ce qui les détermine. Ils sont plus qu'une simple orientation sexuelle. Et dans une société qui semble ne montrer que ça du doigt, ça fait du bien !


3 - Les émotions


Le panel d'émotions ressenties dans un seul épisode est parfois très large ! Les scénaristes jouent avec nos nerfs, en nous en faisant voir de toutes les couleurs. De plus, le cadrage, les couleurs et la musique composée par Trevor Yuile ont une influence sur notre perception des choses. Les acteurs sont également responsables des dégradations subies par notre cerveau et notre petit cœur meurtri par toute cette livraison d'émotions. Il arrive de ne plus vraiment savoir si on rit ou si on pleure...


2- Les acteurs


Comme dit plus haut, ils sont en grande partie responsables de ce que nous ressentons au cours d'un épisode. Mais surtout, c'est rare de voir un casting constitué d'acteurs tous aussi doués les uns que les autres. Apparemment, ça existe... Ce sont tous des artistes investis dans leurs rôles : chapeau bas !
Ari Millen n'est, à mon goût, pas suffisamment applaudi pour son travail qui mérite plus de reconnaissance (je ne peux pas vous en dire plus...) 
Il y a également une actrice qui est invisible à nos yeux, mais pourtant très présente : Kathryn Alexandre. Doublure principale de Tatiana Maslany, elle est présente depuis la première saison et un petit rôle (Alexis) lui a même été offert à partir de la saison 2 afin d'apparaître à l'écran. Tatiana Maslany parle d'elle comme d'une actrice talentueuse et généreuse : ses interprétations sont chargées d'émotions, elle y met tout son cœur, alors même qu'elle sait qu'elle n'apparaîtra pas à l'écran.


1- Tatiana Maslany !


C'est LA découverte de cette série ! Je vous explique : on compte de nombreux clones (je ne vais pas vous donner un chiffre précis, ce serait un mini spoiler). Mais, comme dit plus haut, il n'y a pas une actrice par clone ! Et non, une seule, et c'est la talentueuse Tatiana Maslany !
Si le maquillage nous permet de reconnaître le clone en question, un gros travail sur la voix, les accents et les gestes est fait par l'actrice. Pour les accents, elle est aidée par un linguiste, et une « équipe de continuité » s'assure de l'absence de faux raccord en vérifiant que l'actrice n'intervertit pas les comportements de ses personnages. Pour s'aider, Tatiana Maslany s'est créée une playlist par clone et la danse l'aide beaucoup pour les mouvements propres à chaque clone. Adepte de l'improvisation, la jeune femme passe aussi énormément de temps hors-caméra à moduler son texte pour l'adapter à son personnage. Enfin, elle travaille énormément avec les scénaristes et l'équipe d'habillage et de maquillage afin d'être au plus près de ses personnages.
Interpréter plus de dix personnages, c'est déjà pas facile, mais en plus les clones se croisent, se retrouvant ainsi dans une même scène ! Il faut donc jouer la scène en étant un personnage, face à des doublures, puis refaire la prise sans la doublure, puis changer de costume et recommencer. Lors de ce procédé, l'actrice parle parfois dans le vide, et pourtant l'émotion est toujours présente. Enfin, certains clones se font parfois passer pour d'autres... On a donc Tatiana Maslany qui joue un clone qui fait semblant d'être un autre clone. Vous me suivez ?
Enfin, il m'arrive parfois de me dire « Mais quand est-ce que l'actrice de tel clone revient ? Ah mais non, c'est toujours la même ! » Et je ne suis pas la seule ! La propre mère de Tatiana Maslany a avoué qu'elle retrouvait beaucoup de sa fille dans le personnage de Sarah, mais que lorsque celui-ci n'apparaissait pas à l'écran, elle attendait avec impatience une nouvelle apparition de sa fille. Même sa mère ne la reconnait pas !
Bref' : quel talent...


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CroqueMorts
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le 12 août 2017

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