L'horreur du terrorisme...

Je commence à trouver beaucoup de charme aux séries espagnoles.
Après Antidisturbios et La Caza Monteperdido, j'ai plongé dans cette nouvelle série de 2020 qui aborde le sujet éprouvant du terrorisme de l'ETA.
Et franchement, cette méthode de gouvernance par des extrémistes illuminés et déconnectés des réalités du fonctionnement de la cité, est abjecte, sidérante et détestable.
J'ai trouvé l'approche intéressante, à savoir que le réalisateur Aitor Gabilondo a pris l'angle des conséquences de la terreur sur les familles en suivant deux épouses, Bittori, formidable Elena Irureta, et Miren, excellente Ane Gabarain. La première a perdu son mari, assassiné pour ne pas avoir payé l'impôt révolutionnaire, et l'autre, est la mère du terroriste qui a participé au meurtre du mari.
C'est d'autant plus fort que les familles se connaissent, se côtoient en vivant dans le même village, en travaillant ensemble, en s'amusant ensemble... Avant le dernier épisode et le dénouement (quasiment attendu et du moins évident), on sent la tension monter entre ces deux femmes et leur entourage, au fil des non-dits, des refus de l'évidence, et des actes inqualifiables effectués au nom d'une idéologie absurde et haïssable.
Par ailleurs, cette façon de faire avancer le scénario par morceaux de scène qui s'ajoutent au fil des épisodes permet de mieux appréhender le rôle de chacun, les conséquences des actes, tout en utilisant des angles différents révélant avec force la douleur des protagonistes victimes.
Mikel Laskurain qui interprète le mari de Miren, est touchant face au drame qui se joue, comprenant qu'il ne pourra échapper à l'horreur que distille son épouse au travers du comportement de son fils terroriste, et d'une idéologie vaine.
C'est prenant, parfois puissant et cette série montre avec un certain cynisme, le pouvoir écœurant et épouvantable du terrorisme qui n'a pas d'autres solutions pour faire entendre certaines volontés d'une minorité dissoute dans un peuple fermé, que d'utiliser l'horreur et la terreur. C'est violent, inutile, épouvantable et n'apporte rien à la reconnaissance d'une partie de la Nation espagnole, en l'occurrence le peuple basque.
Une excellente série de cette péninsule ibérique que je vous recommande.
Passionnant, terrible mais nécessaire.