Je parle de la série.
Ça y est. Au bout de six saisons, j'en peux plus et je jette l'éponge.
D'ailleurs je ne sais toujours pas pourquoi j'ai commencé cette série. Parce que Pretty Little Liars c'est un plaisir coupable. Cette série a tout pour faire "série pour filles" dans le sens péjoratif qu'on y entend : les rôles féminins sont prédominants et les personnages sont pratiquement tous des lycéens, avec des looks qui doivent coûter mon loyer et qui changent facilement six fois par épisode, en nous montrant le talent naturel des héroïnes pour accorder leur vernis à ongle à la couleur de leurs escarpins. Un plaisir coupable genre Melrose Place, qu'on regarde en disant "nan mais y'a rien d'autre" alors qu'en fait on suit l'intrigue depuis plusieurs semaines. Sauf qu'évidemment, derrière cette couche de glossy et de paillettes, y'a du harcèlement, de la peur, des menaces. Sinon, ce serait un remake de Beverly Hills. Et il y en a déjà un.
Si vous ne connaissiez pas la série, Pretty Little Liars c'est l'histoire de quatre filles ayant chacune un trait unique pour déterminer leur identité (Hannah l'ancienne grosse, Spencer l'intello, Emily la sportive et Aria l'artiste rebelle), dont la meilleure amie, chef de bande et tortionnaire Alyson a disparu voilà un an, sans laisser de traces. Au moment où chacune a fait son deuil et décidé de continuer sa petite vie, un mystérieux maître chanteur qui connaît leurs moindres secrets, sobrement appelé A, fait de leur vie un enfer. Et il joue pas fair-play, A, parce qu'il n'hésite pas à contraindre les filles au silence en utilisant leurs secrets et ceux des proches du petit groupe pour les faire taire.
Et il faut dire que les filles ne sont vraiment pas aidées sur ce plan : Emily n'a encore dit à personne qu'elle est lesbienne, la mère d'Hannah a volé de l'argent à la banque à laquelle elle travaille pour régler d'urgents problèmes financiers, Aria entretient une relation interdite avec son professeur de littérature et Spencer a tendance à ne se satisfaire que des fiancés de sa sœur.
Les six saisons tournent donc autour des problèmes des filles, qui accumulent les secrets, les révélations fracassantes, et qui considèrent absolument tout le monde comme un coupable potentiel. Car A connaît les secrets de tout le monde en ville, et il n'hésite pas à obliger les proches des Liars à leur faire des coups de pute pour détourner leur attention de la piste qui leur permettra de découvrir son identité. Et il faut avouer qu'il y en a, des secrets étranges qui poussent les gens à agir pour stopper le quatuor. Parfois, les chemins que prend le scénario pour nous faire douter de l'identité de A sont inutilement complexes et contribuent davantage à nous rendre perplexes qu'à nous donner envie de tout savoir. Mais je me suis accrochée, parce qu'après tout...
Petit à petit mon intérêt pour le mystère principal de la série avait décru, puisque la série posait chaque fois plus de questions, avec des épisodes dont la constance est extrêmement relative (des épisodes pleins d'actions entrecoupés de longs et fastidieux épisodes où on parle beaucoup pour ne pas apprendre grand chose...), mais je suivais quand même parce que bon, après tout, ça faisait cinq saisons que je voulais savoir, enfin, qui était l'atroce personne qui se cachait sous la capuche de A.
Mais là franchement, alors qu'enfin on a appris qui était A, qu'on comprend ses motifs, qu'on a même de la compassion pour ce destin brisé... HOP. Une ellipse de quatre ans. Vous l'aviez pas vu venir? Moi non plus.
Et là franchement, c'est à se demander si les scénaristes se foutent pas de nous.
[ce spoiler ne comporte pas le nom de A mais il contient des infos sur la fin de la saison 6.]
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A, qui a passé tout ce temps en psychiatrie, est déclaré soigné et demande à sortir, faisant revenir les Liars à Rosewood, histoire de témoigner lors de l'audience pour la libération. Tout le monde se prononce pour, sauf Aria qui finit par péter un plomb et annonce que non pour elle, c'est pas ok que A sorte et qu'elle a peur. Mais osef, les Etats-Unis étant ce qu'ils sont, quand une victime de harcèlement témoigne qu'elle a peur, bah on l'écoute pas, et on relâche A... qui est retrouvé plus que décédé le lendemain, jetant le doute de la police sur la culpabilité des Liars.
Et là évidemment, leurs téléphones se mettent à sonner. SURPRISE : un autre A demande vengeance pour le meurtre de l'ancien A, et est persuadé que les Liars sont responsables..."""
Bref sérieusement. SÉRIEUSEMENT. Est-ce que c'était nécessaire de nous imposer une saison 7 (qui sera d'ailleurs la dernière saison, et c'est tant mieux) avec un scénario aussi faible et convenu?
Eh bien non, cette fois, l'identité de A ne m'intéresse pas une seule seconde. Les pointes d'humour des filles, la gueule d'amour de Tyler Blackburn, les fringues sympa, les moments de tension, le jeu d'actrice de Troian Bellisario (keur sur elle), tout ça ne suffit plus à sauver une série dont j'ai l'impression que la scénariste se fout violemment de notre gueule.
Alors adieu, PLL. Ta septième saison restera dans le cimetière de mes séries abandonnées.