Les boîtes de nuit vous manquent ? On vous a trouvé un remplaçant. Avec ses filtres verts et rouges qui sortent de nulle part pour des effets qui se veulent esthétiques mais en deviennent ridicules, Ratched nous fait souvent penser à un bad trip de night club. Ou à un burn-out de Ryan Murphy, qui enchaîne les productions ces derniers temps mais semble se contenter à présent de son talent pour les beaux angles de caméras, les musiques vintage très sympathiques et son combat (louable) pour la visibilité des personnages LGBT+. On aime toujours retrouver ces qualités dans ses œuvres, comme une marque de fabrique, mais clairement cela ne suffit pas à faire de Ratched une série accomplie. Son principal défaut est de vouloir en faire trop, tant sur la forme que sur le fond. On se surprend donc à voir surgir ces filtres horribles rouges ou verts, qui ne servent à rien (elle est timbrée, on l'avait compris, inutile de vouloir toujours le souligner avec ces lumières laides...), à tomber sur de nombreuses scènes gratuites (souvent celles qui veulent faire "série adulte" en jetant du sang partout ou en montrant des parties de jambes en l'air répétitives), à avoir un scénario qui va tellement loin qu'il en devient vite très peu crédible (tout le monde est vicié, il y a des assassins partout à croire Ratched), et à suivre péniblement une héroïne des plus antipathiques. Évidemment, on se rappelle la froideur du personnage de l'infirmière dans Vol au-dessus d'un nid de coucous, mais on s'attendait à éprouver de la compassion pour elle avec les révélations de son passé (un background bien fourni) et son identité sexuelle qu'elle a du mal à accepter...mais il n'en est rien. On ne s'attache jamais à elle, pire, son côté "lesbienne refoulée" semble totalement gratuit (lui aussi). On finit donc Ratched car elle ne possède que huit épisodes, que visuellement cela fait l'affaire avec les beaux plans et les objets vintage, que le générique est entêtant, mais le reste qui plonge allègrement dans la démesure (du scénario, de l'esthétique et des personnages) ne nous convainc jamais.