Rubicon, c’est l’une des meilleures séries de 2010. Rubicon c’est l’une des meilleures séries jamais annulées. Rubicon c’est la grande sacrifiée d’AMC sur l’autel de l’audimat … Pourtant, la chaîne était réputé pour donner sa chance aux séries de qualité mais qui n’avaient pas fait une bonne première saison : Mad Men et Breaking Bad doivent tout à cette politique de primauté à la qualité. Mais au terme de la première saison, Rubicon ne fut pas reconduit, à l’inverse de Walking Dead, série moyenne mais véritable machine de guerre en terme d’audience. L’americana zombifié aura eu raison de l’une des séries les plus prometteuses, et certainement l’une des plus grandes séries d’espionnage.
Ici, on est au cœur d’une agence d’analystes indépendante, loin des gadgets et des courses poursuites. Tout est calme mais avec une grande tension. Les recherches et théories sont régies par une rigueur de fer, tout est précis et calculé. Rubicon c’est une ambiance paranoïaque incroyable, avec simplement des types qui réfléchissent. Attention, ils ont beau avoir papiers et crayons, ce n’est pas pour autant que la série n’est pas moderne, au contraire. Le ton et les références sont clairement inscrits dans un contexte contemporain, et c’est aussi le tour de force de Rubicon que de faire cohabiter en parfaite symbiose des thèmes modernes avec des processus qu’on voit peu au cinéma ou dans les séries.
Mais il ne faut pas omettre le reste : réalisation soignée et esthétique réussie, ainsi que personnages intéressants au service de l’intrigue complexe. Le protagoniste est pas si simple qu’il en a l’air, mais surtout les personnages secondaires, que ce soit ses collègues et surtout ses supérieurs, sont fascinants et contribuent à faire de Rubicon un véritable succès qualitatif.
De l’évolution dramatique tout au long des 13 épisodes, on sort forcément frustré. Frustré par un season final tout en cliffhanger, dont les attentes et interrogation resteront sans réponse …