Attiser la flamme et le merchandising

Faire une nouvelle série Saint Seiya dérivée pourquoi pas. Je suis fan depuis toujours donc ce n'est pas un problème en soi. C'est vrai que le design des douze armures d'or commençait à accuser le coup depuis que les armures de bronze ont accédé à la classe ultime. Et puis on voit bien que depuis l'arc Hadès il y a une surenchère niveau proportions et ailes majestueuses (les trois Juges, certains spectres, sans compter les armures divines temporaires ou permanentes). Et même Kurumada dans Next Dimension nous introduit une treizième armure d'or imposante. La mise à jour est donc moins surprenante qu'attendue. Pas simple pour autant de retoucher les armures des personnages préférés des fans et donc potentiellement intouchables. Le résultat est plutôt agréable à l'oeil et Bandaï a fait un travail assez qualitatif. Les élegantes et équilibrées armures originelles se sont muées ici en des versions "plus" : c'est à dire plus chargées, plus massives, plus couvrantes... bref le résultat est souvent désequilibré mais sympa. Je me suis surpris à les passer à la loupe pour admirer la mutation. Les épaules sont désormais toutes doublées. Les jupes sont plus lourdes. Les motifs et circonvolutions que chaque Gold arbore frisent souvent la surcharge. Pas si simple à animer en mouvement j'imagine. Ce n'est sans doute pas pour rien que les héros ne les revêtent que quelques secondes tout au plus à chaque fois qu'ils ont besoin d'un upgrade de puissance pour vaincre leur ennemi. Plus insolite, chacune des douze armures arbore une paire d'ailes plus ou moins adaptées. Je trouve le Capricorne, le Cancer, les Poissons ou le Sagittaire très réussis. Par contre je suis catastrophé par la Vierge, et davantage encore par le Taureau. Les "ailes" du Scorpion ou de la Balance sont malines. Les autres que je ne cite pas sont tout à faits acceptables. Difficile de contenter tous les fans donc ce n'est pas si mal.
La série innove peu niveau scénario. Le début est même assez laborieux avec ces tatouages clignotants ou les armures d'or qui changent de forme pendant une petite minute, et cela m'a souvent fait penser à un scenario de jeu video (trois racines à détruire...). Soul of Gold est un amalgame des grandes lignes de la première série Asgard (Hilda et sa soeur, les sept Guerriers Divins, les nouveaux saphirs, l'armure d'Odin...), mélangée aux grandes lignes du second film Asgard (les gardes du palais, le grand prêtre, le guerrier masqué, ou le chevalier qui passe temporairement dans le camps ennemi), ici et là quelques emprunts à l'arc Poséidon (les sept chambres à détruire à l'instar des sept piliers). Je dois admettre que retrouver une trame élaborée avec tous ces éléments a fonctionné sur ma fibre nostalgique. Oui j'ai trouvé cela bien agréable. Par contre c'est globalement assez pauvre concernant le design des sept nouveaux Guerriers Divins (et leurs couleurs parfois improbables). Seuls trois ou quatre sont parfois intéressants pour leur esthétique et leur background.
Les chevaliers d'or quant à eux ont des rapports amicaux et sociaux en dehors des combats et ça fait du bien de les cotoyer dans leur quotidien d'expatriés. Enfin pas de bonne histoire sans grand antagoniste principal. Si au début celui-ci est un ersatz d'Hadès, à mesure que les épisodes défilent, il gagne en épaisseur et en intérêt. Le personnage de Lifia est également agréable avec sa candeur et ses trous de mémoire. Cependant à force de retournements forcés du scenario elle en devient agaçante.
Derniers éléments : la qualité des dessins et de l'animation est très aléatoire. Parfois proche du travail de Shingo Araki avant de retomber dans le très moyen. C'est toujours ça de pris. Et la musique est juste pas mauvaise du tout. Certains thèmes étant même très bons. Et c'est un grand fan de Yokoyama qui fait cette confidence.
Si vous aimez le Saint Seiya original cette série pensée pour entretenir la flamme des fans et plus que les autres spinoff taillée pour vendre de la myth cloth, devrait faire mouche. Pas très original mais cela ravive le cosmos et permet de lier (de façon bancale) tous les évenements concomitants survenus pendant la Grande Eclipse d'Hadès.