Seule au monde

Thèmes : Secte / Suspense / Amitié / Famille / Drame
Féminisme : 40% / Romance : 0 % / Bromance : 90 % / Paternalisme : 0% *

Im Sang-mi est une jeune fille de 17 ans qui déménage avec ses parents et son frère jumeau Im Sang-jin dans la petite ville de Moojin. Ils sont rapidement accueillis par la communauté religieuse qui habite la ville et qui décide de leur offrir leur soutien pour bien s'installer. Alors que les parents apprécient l'aide proposée, Sang-mi se sent terriblement mal à l'aise en présence des membres de la communauté. Au lycée, les choses se passent mal pour Sang-jin, qui est harcelé et maltraité par une bande. Sang Mi fait alors la connaissance de quatre camarades de classe, dont Sang-hwan et Dong-chul, qui viennent en aide à son frère. Mais un drame survient et la famille tombe entre les griffes de la communauté religieuse, qui s'avère être une secte...

J'ai terminé Save me assez vite, tant la série est addictive. On suit donc la lutte de Sang-mi pour sortir du trou noir dans lequel elle est tombée. C'est très oppressant pour le spectateur qui assiste aux événements et qui sait dès le départ que le piège va se refermer sur elle. Il n'a qu'une envie : la sauver. Dès le premier épisode, et même dès les premières scènes, le ton est donné : la secte en plein office religieux et parallèlement la famille qui tombe en panne de voiture, en pleine nuit, sous la pluie..

Les premiers épisodes sont assez sinistres, très dramatiques.Le sort semble s'acharner sur cette famille et on se dit que non, trop, c'est trop. Heureusement que quelques scènes montrent la bande des quatre garçons et permettent de détendre un peu l'atmosphère (deux d'entre eux, et particulièrement un apportent un peu de légèreté à l'ensemble).

Dès le départ, nous tombons dans les grands yeux de Sang-mi. Le fait qu'elle soit interprétée par le bijou Seo Ye-ji est particulièrement malin. Elle est d'une beauté à couper le souffle, à la fois irradiante et sombre. Son innocence et sa pureté contraste avec la perversité des lieux qui l'entourent (perversité incarnée magnifiquement par Jo Seong-ha, qui interprète le gourou de la secte).

La série nous dit à plusieurs reprises de nous méfier des apparences. Car la mécanique des sectes est toujours la même : sourires, gentillesse et séduction pour mieux prendre au piège et asservir, mettre en avant la lumière pour mieux attirer dans l'ombre. D'ailleurs on peut constater que le gourou, ouvert et souriant, a les cheveux décolorés, avec une peau très blanche, des lèvres toujours pâles et est toujours vêtu de blanc. L'incarnation même de la couleur blanche, censée représenter le bien, la pureté, la vie. Face à lui, sa proie, Sang-mi. Regard noir, sombre et pénétrant, lèvres rouges et cascade de cheveux obscurs, farouche et toujours sur la défensive, comme un animal pris au piège... La symbolique des couleurs est inversée, ce qui peut exprimer les mensonges de la communauté sectaire et qui avertit le spectateur en lui disant de ne pas croire tout ce qu'il voit au premier abord. Tout comme dans l'une des premières scènes du drama où des motards inquiétants convergent vers la voiture en panne de la famille : peur des parents, du père qui ordonne à son épouse de rentrer dans la voiture : il s'avère bien vite qu'il s'agit des quatre garçons, tous adorables, et qui leur viennent en aide... La série nous dit donc de les gens ne sont pas toujours ce qu'ils semblent être.

Les épisodes du début sont durs. La suite est un peu moins difficile à regarder et le spectateur est, à ce moment là, pris au piège de la série, tout comme la famille de Sang-mi. D'abord effrayé et fasciné, puis coincé et mort de peur. Il s'identifie complètement à la jeune femme. Et comme les garçons, il veut l'aider, la sauver.

Les comédiens sont tous excellents, y compris les seconds rôles. Les personnages du gourou et de ses apôtres sont flippants, l'ambiance est pesante et les scènes hors du contexte de la secte sont une bouffée d'air frais (même si c'est pour montrer des flics en patrouille ou un gouverneur en train de faire campagne)...

Les personnages masculins adultes sont quasi tous négatifs : pervers, lâches, meurtriers, corrompus, prêts à tout par ambition... Les pères surtout sont tous indignes ou défaillants...

Les jeunes, eux (mis à part les harceleurs des premiers épisodes), irradient de bienveillance et de lumière, de Sang-mi aux quatre héros qui tentent de la sauver. Sang-mi qui est réellement une personnalité forte et immuable dans sa détermination à sortir de la secte : les mécanismes autour d'elle auraient ébranlé la plupart des personnes.Elle reste pourtant debout malgré tout, presque jamais sans faiblir, seule au milieu des requins, trahie ou abandonnée par ceux qu'elle aimait...

Voici donc une série sombre, mais avec ses rayons de lumière. très addictive. Aucun épisode n'est de trop : pas de longueurs inutiles.Je mettrais toutefois un bémol sur le final, que j'ai trouvé un peu moyen et pas forcément à la hauteur de l'ensemble. La série est toutefois une réussite et aborde un thème brulant et destructeur.

Et un dernier truc rigoureusement inutile à dire mais qui m'a amusée pour finir : Dong-cheol, lorsqu'il

a trop la tête de Matt Damon dans Le Talentueux Mr Ripley, avec sa coupe, ses lunettes et son sourire niais !

*Voir page d'accueil de ma liste pour plus d'explications : https://www.senscritique.com/liste/Kdramas_vus/2850094