La force d’Olivier Marchal a toujours été de peindre avec réalisme le monde de la police, au passé comme au présent. Pour Section Zéro, sa nouvelle série produite par Canal+, il a pris le risque de se lancer dans la fiction d’anticipation en faisant évoluer ses personnages en 2024, dans une ville impersonnelle structurée par niveaux selon les classes sociales.
C’est ainsi que d’un premier mauvais choix créatif découle tous les autres, et la production estampillée « Création Originale » prend alors tous les airs d’une publicité mensongère. Du conglomérat capitaliste déshumanisé au soldat cobaye lobotomisé ou drogué, en passant par les zones de contamination nucléaire, tous les clichés du genre ne permettent pas à la série de décoller, ni même à se démarquer un minimum de tout ce qui a déjà été fait auparavant. Pire, les dialogues empruntés au polar traditionnel semblent anachroniques dans cet univers ultra-violent et sombre, et ils prouvent que Marchal n'est vraiment pas à sa place ici.
En soi, l'objet n'est pas laid, mais il n'est pas beau non plus. De même, les acteurs n’y sont pas mauvais, mais les personnages sont sans relief. Au final, tout est dispensable et quand on sait que Braquo n’a pas été en s’améliorant, on espère que Marchal, s'il a droit à une saison 2, aura cette fois pensé sa série autrement, et d’une façon beaucoup plus personnelle ; sa phobie de voir une police dépourvue de pouvoir et de valeurs dans une société corrompue, inégalitaire et stupide est simpliste et ne suffit donc pas à donner une âme et du cœur à sa Section Zéro.
Note : 5/10
Critique raccourcie à lire sur l'Info Tout Court