Sophie et Sophie
3.6
Sophie et Sophie

Série Canal+ (2012)

Avant d'entamer cette critique, il convient, dans une optique de clarté vis-à-vis du lecteur avide d'apprendre et de guider ses choix de manière éclairée, de rectifier le pitch de la série tel qu'affiché par Senscritique. Pour être plus précis, il convient de l'affiner.

Sophie et Sophie sont deux putes.

Voilà. Une fois ce postulat établi, la suite coule toute seule.

Jacasserie. Pourries. On rit (un peu).

Sophie et Sophie donc, sont deux jeunes filles standardistes dans une boîte parisienne quelconque.
La série raconte leurs journées, leurs déboires, l'aventure de leur vie, enchassée dans un mode de consommation à l'image de la chaîne qui les diffuse, des valeurs qu'elle revendique et promeut.

Consommer. Railler. Stupidité.

Sophie et Sophie sont deux minettes au demeurant plutôt bonnes. Ne faites pas les effarouchées, si elles étaient moches, quelle aurait été la raison de les écouter débiter leurs idioties méchantes et leurs racontars de cul ? La culture du corps et de la popularité n'aurait accordé absolument aucun intérêt à des boudins qui parlent de cul et se moquent des autres. Tout le monde se serait moqué d'elles.

Fainéantes. Gueules béantes.

En plus de donner envie de les baffer, elles cultivent une nonchalance énervante. Comme si l'ambition était de portraitiser des jeunes, et que la personne en charge de dresser ce portrait était un vieux, ou un con qui déteste les jeunes, ne voyant d'eux que le côté apathique.

Vicieuses. Enjôleuses. Deleuze ?

On perd pied dans cette mini série. Elles sont bonnes, elles jouent relativement bien, dénoncent autant qu'elles s'amusent, derrière un premier degré qui peine à laisser sa place à d'autres niveaux de lecture.
Quel sens se cache derrière ces micro épisodes ? Quelle idée de la culture, du divertissement ?
Sommes nous réduits à n'apprécier rien plus que le néant ?

Vision. Vide. Vice.

Sophie et Sophie contribuent à vanter le système qui conduit à n'encenser que le superficiel. L'inculture devient une norme. L'ignorance une valeur. Nabilla, la télé réalité, Sophie et Sophie. Même combat. Même si elles le font exprès et que, parfois, elles essayent.
hillson
3
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le 26 mai 2013

Modifiée

le 10 juin 2013

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hillson

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