Dernière série qu'il me manquait pour compléter mon tableau de chasse sur Shinichiro Watanabe, Space Dandy est une œuvre pour laquelle j'ai du mal à avoir un avis vraiment tranché.
La série est pleine de talents mais, en même temps, elle joue dans des registres que je maitrise mal et sur un ton trop poussé pour que je l'apprécie à sa juste mesure.
Le ton est un mélange de loufoque et de burlesque complètement déjanté.
En principe, j'aime bien ces aspects lorsqu'ils sont bien dosés (ex : les décalages de Samurai Champloo, les runnings gag de City Hunter). Mais dans Space Dandy, l'accumulation des deux m'a vite amené à l'overdose. D'autant que les auteurs de la série ne se fixent absolument aucune limite. En un sens c'est une force pour la saga, mais cela peut vite avoir comme effet pervers de désintéresser le spectateur qui souhaiterait quelqu'un chose avec un minimum de sérieux.
Concernant les registres il s'agit essentiellement de l'hommage et de la parodie. Il y a, dans Space Dandy, énormément de clins d’œils à d'autres œuvres (qu'il s'agisse de manga ou non).
A commencer par le pitch de base : Dandy et son équipage cosmopolite qui écument l'espace à la recherche d'extraterrestres non référencés rappelle immédiatement les chasses à la prime de Spike dans Cowboy Bebop. A ce titre, la structure du récit est également la même. Chaque épisode équivaut à une histoire relativement indépendante des autres. Toutefois, ici plus que dans n'importe quelle autres séries de l'auteur, les épisodes sont très distincts les uns des autres.
Et pour donner un cachet supplémentaire à ce titre, vous trouverez de nombreuses références assez diverses au fil des épisodes. Parfois c'est subtil (ex: des designs de mecha, des objets, des postures), parfois c'est carrément le scénario complet de l'épisode qui est calqué sur celui d'une référence culturelle (ex: l'épisode 10 qui reprend le concept du film Un Jour sans fin).
Je ne doute pas que pour qui repère toutes ces références, la série gagne un intérêt supplémentaire. Sauf que ça n'est pas mon cas. Par conséquent, j'ai surtout eu une vision très "premier degré" de la majorité des épisodes.
En fin de compte, si l'imagination et l'inventivité de l'auteur sont indéniables (et forcent même le respect), je pense que Space Dandy est une série qui s'apprécie mieux dans un état second.
A moins de remplir un travail académique qui consisterait à déceler toutes les références, prendre Dandy trop au sérieux c'est courir le risque d'être assez vite lassé tant le titre semble manquer de profondeur.
Maintenant, si naturellement, vous aimez bien les séries un peu barrées, vous devriez y trouver votre bonheur.