Tape m'en Cinq !

Je rattrape peu à peu mon retard sur les produits Star Wars de la dernière décennie en achevant la septième saison de The Clone Wars (à ne pas confondre avec Clone Wars qui, on s’en doute, n’a absolument rien à voir… j’imagine).

Je dois vous avouer que j’ai zyeuté la série après avoir vu Rebels et Solo donc, forcément, le retour d’entre les morts d’un personnage emblématique de la Prélogie ne m’a pas surpris outre mesure. Mieux, je savais aussi que certains personnages survivaient et qu’un autre quittait l’Ordre Jedi en cours de route. Un détail d’importance puisque cela a nécessairement conditionné mon visionnage et atténué l’intensité de certaines scènes.

Pour terminer de planter le décor, je tiens également à ajouter que je n’ai pas regardé TCW par intérêt ou curiosité, mais parce que suite à mon visionnage de Rebels, je me retrouvais avec plein de questions sur les bras auxquelles on m’a donné comme réponse : « The Clone Wars regarder tu dois et tes réponses tu auras » (oui, parce que je connais des gens qui ont le même problème de grammaire que le vénérable Yoda). Donc, je me suis lancée dans le visionnage de cette série d’animation plus par devoir que par passion (d’autant plus que, Anakin oblige, je ne suis pas fan de la Prélogie). Pour tout vous dire, j’ai même « regardé » les deux premières saisons en bruit de fond (oui, levez tous les boucliers que vous voulez, mais ça se suit quand même très bien).

En fait, malgré des introductions chargées en information (interdiction d’éternuer dans l’intervalle sinon vous êtes foutus) et des démarrages d’épisodes souvent dans le feu de l’action, les deux premières saisons sont relativement faciles à suivre sans trop y prêter attention. La narration est simple et le déroulement des événements est plutôt convenu, on est sur de la série pour enfants sans trop de pression. Vous noterez toutefois assez vite que les blocs d’épisodes ne se suivent pas chronologiquement parlant (une spécificité de la série qui s’atténue à mesure qu’on avance dans les saisons). La troisième est clairement la saison « rustines » où les épisodes à intercaler entre ceux des saisons précédentes se multiplient comme des pâquerettes. Puis les quatre dernières sont plus courtes, mais gagnent en puissance et en intensité, et nécessitent plus d’attention des téléspectateurs car les intrigues politiques s’entrecroisent plus que jamais et qu’on sent le filet de Palpatine s’étendre de plus en plus sur la République.

Graphiquement, le parti pris artistique peut rebuter de prime abord (les personnages sont anguleux, avec des arcades sourcilières énormes et la colo est tartinée à la truelle, sans parler du fait que certains personnages ont des soucis de proportions), puis ça s’améliore clairement de saison en saison malgré un aspect un peu cartonné conservé du début à la fin (Loréal n’existe pas dans l’univers Star Wars). Au final, je le préfère presque au style de Rebels pour son côté plus naturel, surtout dans la couleur des yeux (les iris vert Stabylo ou bleu Butagaz, ça ne tient pas la comparaison face aux iris plus réalistes de TCW).

Techniquement, même progression. Sur les premières saisons, ça manque de fluidité, de souplesse et de finition (les clones font un peu jouets pour enfants), mais sur la fin, ça dépote méchamment. Les combats au sabre laser, nombreux, sont absolument géniaux et ne font que souligner à quel point l’équipe de Filoni a été fainéante sur Rebels de ce point de vue là

Côté personnages, TCW fait la part belle aux Jedis à peine entrevus dans les films et qu’on voit (ou pas) siéger au Conseil de Coruscant (les amateurs apprécieront), mais pas seulement. Cette série nous amène sur une palanquée de mondes différents et permet de mettre en lumière une large diversité de créatures, avec leurs coutumes, leurs croyances, leur place par rapport au conflit entre les Séparatistes et la République, etc. C’est très intéressant et, en même temps, on sent au bout d’un moment que les scénaristes étaient en panne d’inspiration (quand on a des bestioles qui s’appellent Joseph et Julia, ça sent un peu le sapin). Mais surtout, il y a les Clones !

Je vous avoue qu’au sortir des films, je me tamponnais les oreilles avec une babouche des clones. Pour moi, ce n’était qu’une bande de Jean-Jacques, prémices aux stormtroopers de la Trilogie, avec une étiquette « paillasson » collée sur le front comme leurs inutiles rejetons. Sauf que, voilà, avec TCW, se serait mentir que d’affirmer que la jauge est demeurée au même endroit dans mon esprit. Les petites mains de Filoni ont fait un travail fantastique pour humaniser à fond les ballons ces purs produits de tube à essai, en parvenant à les distinguer les uns des autres, tant dans leur aspect physique que dans leur façon d’être (Rex n’est pas Cody qui n’est lui-même pas Wolffe, ni Cinq, ni Jesse, ni Echo…). Ils obtiennent un capital sympathie tellement énorme qu’on en oublie qu’ils ont tous le même ADN et qu’ils vont tous finir par appliquer le fameux Ordre 66 (que l’on redoute d’entendre tomber tant la proximité entre les Jedis et certains clones est forte). Bref, je les ai adorés, au point de ronger mon frein sur les épisodes où ils n’apparaissaient pas qui n’avaient donc qu’un intérêt très moindre pour moi.

Les méchants ne sont pas en reste avec une grosse mise en avant de Dooku et des divers intrigues Sith, qui s’amusent comme des petits fous à se planter régulièrement des couteaux dans le dos (on m’a dit que c’était normal…). Un plaisir que je n’ai pas boudé, d’autant plus que la série permet le retour du grand, de l’immense…

Côté scénario, c’est un peu là que le bât blesse. En fait, même si développer cette partie là de l’histoire est tout à fait compréhensible tant il y avait matière à raconter ; avec 7 saisons pour 133 épisodes, on se retrouve forcément avec un intérêt qui fait les montagnes russes. Tous les épisodes avec les clones m’ont scotchée du début à la fin (mention spéciale à ceux consacrés à la guerre sur Umbaria), ceux où les Jedis étaient plus mis en avant captaient plus ou moins mon attention et les derniers, mettant en scène soit les politiciens soit des droïdes – nonobstant leur importance cruciale dans le déroulé de l’intrigue – m’ont plus barbé qu’autre chose. Mais, j’ai envie de dire que c’est le lot de toute série un peu longue sur un univers très riche.

En fait, le plus gros problème, c’est qu’à force d’étoffer et de broder, on finit par créer des incohérences et par abuser de facilités scénaristiques qui m’ont fait un peu sourciller. Sans parler des deux premières saisons où il y a carrément des problèmes de continuité, c’est plus les dernières saisons qui m’ont interpellée. En effet, j’ai du mal à croire que :

Ceci étant, je conseille tout de même de voir la série, ne serait-ce que parce qu’elle introduit des évènements et même des personnages qui sont téléportés ensuite dans les films ou les séries grand public sans plus d’introduction (ex : Saw Guerrera ou Bo-Katan). Et puis, si vous aimez les combats au sabre-laser, vous allez vous régaler.

PS : en vrac, je rajouterai que j’adore Grievous et l’humour des droïdes, mais que le rôle de pauvre petit chaton mouillé d’Ahsoka m’a laissée froide (oui, j’ose !).