Guerre Civile (critique de la S2)
A voir surtout pour une excellente saison 2 qui maintient les bons ingrédients de la saison 1 ("bromance" / buddy movie, une réalisation / mise en scène / stylisme élégant et dynamique, des acteurs au top...) tout en adoptant une nouvelle storyline exigeante mais cohérente avec l'histoire d'ensemble. En effet, si le propriétaire du premier nom de la firme d'avocat était connu (Jessica Pearson, l'excellente Gina Torres), le deuxième propriétaire ("Hardman"), inconnu pendant toute la saison 1 revient au bercail.
Daniel Hardman, personnage au visage de Père Noël, avait été évincé du cabinet quasi manu militari par Jessica et Harvey 5 ans auparavant après avoir mis quelques millions dans sa poche en prétextant qu'il s'agissant d'argent pour couvrir les frais de santé de sa femme mourant d'un cancer (alors qu'il s'agissait plus d'argent de poche pour se payer des voyages avec sa maîtresse). 5 ans après avoir pris soin de sa femme, celle-ci décède et si Hardman jure qu'il s'est découvert une nouvelle conscience de Mère Thérésa, le tandem Jessica / Harvey sait qu'il y a anguille sous roche. On découvre, sans que le H de P&H ne fasse véritablement de faux pas pouvant le compromettre, qu'il n'est en réalité ni très sympa ni très particulièrement enclin à reprendre une place de N°2. Ainsi s'ouvre la principale intrigue de cette saison 2, toujours servie en filigrane par des affaires épisodiques parfois intéressantes, la plupart du temps assez "bâteau". Sans oublier le fondement même de la série, à savoir que l'accolyte de Harvey Spector, Mike Ross, n'est jamais allé en fac de droit. Or, si Harvey et son assistante Donna le savent, comme le présage la fin de la saison 1, le secret de Mike sera aussi révélé à quelqu'un d'autre voir à plusieurs personnes, qui n'auront peut être pas autant de bienveillance envers le jeune prodige...
Mention spécial à la fin de cette saison qui avait été diffusée en 2 parties et qui culmine avec une mise en scène digne d'une pièce tragique où les relations entre les personnages passent au rouleau compresseur. Comme le suggère la plupart des noms d'épisodes (focalisés sur la guerre, le sang), la S2 finit sur une intensité rare que je n'anticipais pas pour une telle série. Les acteurs prouvent qu'ils sont tout à fait à l'aise dans un registre plus tragique et magistral. L'écriture quant à elle, n'oublie ni ses promesses ni ses menaces initiales posées en début de saison - je pense notamment au traitement de l'ultime scène du dernier épisode, mettant en scène une révélation qu'on attendait avec IMPATIENCE.
En tout cas, si la guerre au cabinet semble derrière Jessica, Harvey, Donna, Louis (mention spécial à Rick Hoffman, un physique atypique pour une série US mais un talent comique inégalable dans la série) et bien sûr Mike Ross, d'autres guerres entre ces anciens alliés ne manqueront pas d'éclater dans la prochaine saison, prévue pour Juillet.