Comment gâcher quelque chose de bien

Bijour, première critique sur ce site, rien que pour cette série.
Je vous passerai le résumé, je pense que tout le monde venant ici connait déjà/ne cherche pas à connaître. Je vais faire d'abord un avis pour chaque arc, avant de synthétiser.

Commençons par le commencement, à savoir Aincrad:
Alors déjà, parlons un peu de l'univers. C'est pas très fréquent de voir des séries s'attaquer aux MMORPG, et même si le concept de monde virtuel de ce genre existait déjà (Code Lyoko en est mon meilleur souvenir) on a ici quelque chose de plutôt original. Le système de paliers m'a beaucoup plu, autant que la palette graphique, les créatures, les possibilités... mais aussi le Nerve Gear, parce que mine de rien, j'aimerais beaucoup que ça existe en vrai. Le problème, c'est qu'il n'est pas assez développé alors que ç'aurait été possible (par exemple en prenant 10 épisodes de plus, ce qui nous aurait épargné... la suite).
Ce qui m'a poussé à essayer, c'est avant tout le concept, c'est à dire le Death Game: tu meurs dans le jeu, tu meurs IRL, et impossibilité de se déconnecter. Je n'avais vu ça que dans Lost Levels, et vu qu'il s'agit d'une web-série amateur française du début des années 2000, je ne peux qu'être heureux de voir une version considérablement "améliorée" si je puis dire.
Et ce qui m'a fait accrocher, ce sont les personnages. Déjà parce que Kirito est exactement le type de personnage de shonen/seinen que j'apprécie (dans le même genre, on a Ken de Tokyo Ghoul, et Ryota de BTOOOM!). Alors certes il peut parfois sembler un peu trop parfait, mais ses défauts ressortent pour moi suffisamment souvent pour que ce ne soit pas un problème (même si le complexe d'infériorité, je trouve ça légèrement facile). Asuna est dans le même genre, mais je la trouve moins déterminée sur l'arc Aincrad. La relation que les deux entretiennent ainsi que leur personnalité évoluent vraiment de manière subtile mais visible, et c'est vraiment quelque chose de bien. Les personnages secondaires, quand à eux, sont suffisamment charismatiques pour être appréciables sans qu'on les oublie. Et Kayaba est un antagoniste vraiment intéressant.
Alors oui, y'a des défauts à cet arc: le côté "harem" un peu énervant, des passages très niais, et surtout Yui. On aurait franchement pu se passer d'une fausse fille, surtout quand ils ont à peine seize-dix-sept ans.
Mais c'est pour moi des détails, et la fin était vraiment magistrale, une des meilleures fins d'anime que j'ai pu voir (là ou beaucoup de séries se sont magistralement foirées).

"Eh les gens, on a réussi à faire une bonne histoire autour d'un univers intéressant, et si on gâchait tout?"

Ma première question au visionnage de Fairy Dance a été "Pourquoi?".
Alors je sais que c'est une adaptation de light novel, mais ça n'excuse rien.
Fairy Dance est une insulte, un furoncle sur le visage parfait d'Aincrad.
Donc, même chose.
L'univers est fade. ALfleim Online n'a vraiment pas la gueule de Sword Art Online, c'est flagrant. Déjà que SAO avait peu de développement, mais l'histoire et le concept compensaient largement. Mais pas ici. Ce conte de fées, tout droit sorti d'un classique Disney, ne colle pas du tout avec le monde sérieux et pesant de la première partie. Et encore si ce n'était que ça...
Fini le Death Game, fini le Battle Royale géant, finies les guildes de PK, finis les raids contre des boss, finie la peur de la mort. Le fait que les personnages puissent voler n'ajoute absolument rien. On perd les trois quarts de ce qui faisait la saveur d'Aincrad au profit d'une pseudo-bataille pour l'obtention d'un artefact utopique sans aucun rapport avec l'intrigue.
Et justement, l'intrigue. On en est réduit à un simple "Mario doit sauver Peach", sur fond d'amour incestueux, de viol, et d'un contrôle des esprits dont on ne saura au final presque rien. Génial.
Pour finir les personnages. Yui était un peu une mauvaise idée, et il fallait qu'ils en fasse une petite fée mignonne de trois centimètres. Quitte à la garder, ils auraient au moins pu lui laisser son look original... Le nouveau duo, Kirito-Lyfa, est à des années lumières de Kirito-Asuna, en terme de charisme et d'intérêt. Surtout au vu de ce que ça amène (et quand même, Lyfa est bien idiote: même tête, même pseudo, et elle ne se pose même pas une seconde la question "Tiens ce serait pas mon pseudo-frère par hasard?). Et le méchant, il est aussi ridicule qu'insignifiant, surtout par rapport à Kayaba.

Si je devais donner une note à chaque arc, ça donnerait 8 pour le premier et 4 pour le deuxième. La moyenne donne donc six. Une première partie magnifique plombée par un deuxième arc méchamment raté. Je peux pas tellement blâmer la série pour ça, c'est l'adaptation du light novel, mais quand même, ça m'a laissé un mauvais goût dans la bouche.
Pour ma critique de la deuxième saison, rendez-vous sur le lien de SAO II.