Tout est une question de points de vues

Noah Solloway (Dominic West vu dans The Wire), la quarantaine bien tapée, rencontre Allyson (Ruth Wison vu dans Luther) lors de vacances chez ses beaux-parents. S'en suit une relation extra-conjugale torride pour les deux protagonistes. A première vue, rien de bien passionnant, sauf que l'action se situe dans un flashback raconté par soit Noah, soit Allyson lors d'un interrogatoire au commissariat. On comprend vite que quelque chose de grave s'est passé. Chaque épisode est divisé en deux, nous donnant le point de vue de Noah, puis celui d'Allyson. Et c'est extrèmement bien conçu, puisque la perception d'une scéne ou d'une action différe selon que ce soit Noah ou Allyson. Et au fil de la première saison, on prend un réel plaisir à voir ses deux personnages s'enférer dans leurs mensonges vis-à-vis de leur entourage respectif. La saison deux nous permet de voir les conséquences de leur tromperie et surtout d'essayer de répondre à la question "puis je faire confiance à cette personne qui a osé tromper son entourage ?". On y ajoute donc les points de la femme de Noah, Ellen (Maura Tierney vu dans Urgence) puis celui de Cole (Joshua Jackson), le mari d'Allyson, ce qui permet d'étendre la dimension psychologique de la situation puisque des points de vues les concernants de la première saison seront totalement mis à mal.

Bien que la série soit complexe, et par moment assez lente, on nous cache rien des mesquineries, des mensonges, de la sexualité conjugale et extra-conjugale. Ce qui a pour conséquence de nous installer dans le rôle d'un voyeur qui n'attends qu'une chose : que la vérité éclate enfin. Ajouté aux points de vues des protagonistes, on se transforme en juge de moralité. Certains comprendront Noah, d'autre Allyson. Chaque spectateur en ressortira avec son propre jugement et point de vue.