The Boys
7.7
The Boys

Série Prime Video (2019)

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I'm the Homelander. And I can do whatever the fuck I want.

Saison 2


Après une première saison pleine de promesses et au-delà des attentes, ce second tour de piste se révèle à la hauteur et se paye même le luxe d’être un poil meilleur ! La série se veut toujours aussi trash et poursuit sa déconstruction du mythe du super-héros, mais elle ne repose plus sur ces uniques acquis. Car la critique de la société américaine se montre toujours aussi incisive et acerbe. On y dénonce toujours cette société de consommation, aussi bien sous les aspects économiques (avec les corporations) ou plus propres à la célébrité et le monde du divertissement. En revanche, si on laisse la drogue de côté, on y ajoutera sans se cacher les sectes et les évangélistes (coucou la scientologie), la crise politique américaine et puis bien sûr, la menace majeure du moment : le fascisme.


Les créateurs de la série se diversifient donc, ajoute des cordes à leurs arcs et ne ratent pas leur cible, tout en restant dans l’esprit de la série. Toutefois, si les critiques sont toujours plus prépondérantes, ce ne sera pas au détriment de l’univers et des personnages. Si le composé V est désormais dans la nature, on prendra conscience que toutes les actions de cette saison sera avant tout une circonscription des dommages collatéraux, et bordel quel diabolisme dans la façon d’y arriver (pour le coup, on ne le voit pas venir). On développe également d’autres aspects et conséquences, comme par exemple les expériences ratées, la rédemption de certains personnages (quitte à s’éloigner un peu des comics).


La force de la série demeure : jouant sur l’ambiguïté morales des personnages, on se laisse entraîner dans cette escalade bilatérale alors que les protagonistes ne se rencontrent qu’à de rares exception. Ainsi, on pourrait avoir l’impression que les Boys sont souvent dépassés, voire perdus, dans leur quête et qu’ils avancent à l’aveuglette, mais on se rend compte que les Sept n’ont pas plus le contrôle au final. L’important, c’est que le cœur même de cette saison n’est pas forcément la confrontation entre les deux groupes, mais plutôt celle de notre société, de notre morale, face aux idéaux qu’ils représentent et supportent.


Au final, seul le pauvre Hughie fera plus ou moins du surplace dans cette saison, tandis que Butcher aura droit à un arc narratif complet et propre avec la quête de sa femme (amorcé la saison précédente). La Crème sera aussi un peu en retrait, quand Frenchie et la Fille auront droit aussi à un développement de leurs arcs narratifs, même si ça reste plus discret. En revanche, ça s’accélère du côté de Vought. Avec l’arrivée de Stormfront, la dynamique au sein des Sept se bouscule un peu, et surtout du côté de Homelander qui découvre une véritable opposition, mais aussi s’enfonce de plus en plus de son trouble psychologique (le final fera d’ailleurs voler en éclat ce qui en restait).


Maeve se montre plus empathique, en miroir un peu de Starlight qui devient plus cynique, et montrera les premiers signes de remords mais aussi de reprise du contrôle de sa vie, en un sens. Encore une fois, le final n’en est que plus jouissif. A-train et Deep sont un peu laissés de côté pour cette saison, ou du moins auront droit à leur propre arc narratif séparés, allant parfois rencontrér les autres, mais on y voit aussi un développement : l’égoïsme d’A-train ou alors la désillusion de Deep (dont le fil rouge se montre très intéressant).


Ajoutons les nouveaux personnages, avec Stormfront, qui change la donne, et puis bien sûr Stan Edgard qui a un rôle plus conséquent et ô combien fabuleux. Notons aussi le personnage d’Ashley, qui développe son propre arc narratif en prenant le rôle de témoin au sein des Septs et qui essaye de sauver les meubles sans partir en crise de nerfs. On peut presque y voir un running gag d’épisode en épisode, où les signes se font de plus en plus flagrants au fil de la saison, mais j’aime beaucoup la dynamique de ce personnage au sein de l’univers et j’ai hâte de voir ce qu’elle va devenir par la suite. Dans la même veine, il y a l’arrivée de la députée Neuman, qui fait beaucoup penser à Alexandria Ocasio-Cortez dans ce qu’elle représente, à voir ce que la suite nous réserve (d’autant plus que c’est la première personnage vraiment lié au monde politique).


Une fois de plus, je n’ai pas grand-chose à reprocher au casting. Antony Starr et Karl Urban dominent une nouvelle fois, avec un charisme qui leur est propre, à la fois terrifiant et captivant. J’ai aussi beaucoup aimé ce que propose Chace Crawford, mais son personnage y est pour beaucoup. Plutôt surpris par Aya Cash, qui joue bien sur tous les tableaux de son personnage, mais sans pour autant parvenir au niveau de ses partenaires. Ah, et est-ce que j’ai déjà dit que j’étais un fan de Giancarlo Esposito ? Chacune de ses scènes est un délice et il reste le seul à vraiment faire contrepoids à Urban et Starr.


De même, l’aspect technique est toujours aussi bien maîtrisé. La bande son accompagnera toujours à merveille les scènes, parfois utilisée d’une façon surprenante voire tout aussi décalée que le reste de la série, lui donnant encore plus de force. Décors et effets spéciaux tiennent toujours autant la route (ce cachalot bordel) et la mise en scène toujours aussi efficace et percutante. On reste plutôt simple dans l’exécution, mais la saison se permet au détour de certaines séquences des libertés qui lui donnent son caractère propre (le craquage de Homelander).


Bref, une seconde saison qui dépasse encore les attentes, continue d’exploiter à merveille le potentiel et le concept derrière la série. L’univers et les personnages se développent, on étoffe un peu les basés posées la saison précédentes, mais on sent surtout cette motivation de dénoncer avec la même acidité la société américaine, et ça fait mouche à chaque fois.

vive_le_ciné

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