The Killing (US)
7.6
The Killing (US)

Série AMC, Netflix (2011)

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The Killing est l'adaptation de la série Danoise Forbrydelsen, écrite par Soren Sveistrup. Il devient ici producteur, laissant le soin à Veena Sud, de retranscrire l'atmosphère sombre de son œuvre original.

Durant 4 saisons, on va suivre les enquêtes et états d'âmes, du duo Sarah Linden (Mireille Enos) et Stephen Holder (Joel Kinnaman), dans la ville pluvieuse de Seattle.
Sarah Linden ne vit que pour son travail. Les horreurs qu'elle affronte au quotidien, elle les garde en elle. Au point de mettre en péril son couple, tout comme sa relation avec son fils Jack (Liam James). Ses douleurs se lisent sur son visage. Elle est obsédée par ses enquêtes, par les victimes qu'elle croise. Elle semble en croisade contre le mal, qui contamine sa ville et se voue corps et âme à la justice.
Stephen Holder est une sorte d'Eminem avec un insigne. Il est en lutte permanente contre son addiction pour la drogue, tout en étant manipulé par ses supérieurs. Un esprit faible, qui se semble se foutre de tout et surtout de lui-même. Sa relation avec Sarah Linden, va lui permettre d'évoluer, même si ses démons ne sont jamais bien loin.
Le duo marche à merveille. Il sont aussi sombres que leurs enquêtes et le climat de cette ville, qui est un personnage à part entière dans le déroulement de l'histoire.

La première enquête s'étale sur 2 saisons. Il s'agit du viol et meurtre de Rosie Larsen (Katie Findley), dont le corps a été retrouvé dans le coffre d'une voiture de campagne du conseiller municipal Darren Richmond (Billy Campbell), candidat à la mairie de Seattle.
Nous allons découvrir, les deux inspecteurs dans leur enquête, mais aussi les répercussions de cette perte au sein de sa famille et les conséquences sur la campagne politique.

Rosie Larsen, fait penser à Laura Palmer dans Twin Peaks. Une jeune femme avec ses nombreuses zones d'ombres, qui n'est pas vraiment celle qu'elle prétendait être. Mais il en est de même de ses parents (Michelle Forbes et Brent Sexton), le passé ressurgit face à ce meurtre et les pistes se multiplient.
Les apparences sont trompeuses et l'on va nous menait, ou plutôt nous baladait, dans toutes les directions. Les coupables sont nombreux. C'est un jeu de piste, ou nous sommes autant mis à contribution, que les deux inspecteurs. Cela ne se regarde pas, cela se vit. L'enquête ne se résout pas en un clin d’œil. Le fait qu'elle se passe durant deux saisons, démontre l'exigence demandée au spectateur (ce qui a failli lui coûter une annulation à la fin de la saison 2). Ce n'est pas du CSI, les personnages ont une profondeur psychologique et leurs zones obscures, ne sont pas occultées.

Après avoir été sauver par la Fox, par le biais de Netflix, une saison 3 démarre, tout comme une nouvelle enquête. Cette fois-ci, Veena Sud nous emmène à la rencontre de jeunes SDF vivant dans le centre-ville de Seattle. Des enfants sans repères, en quête d'identité, mais aussi plein de rêves, se retrouvant la cible d'un tueur en série. Problème, celui-ci est censé être derrière les barreaux. C'est Tom Seward (Peter Sarsgaard), arrêté par Sarah Linden, des années auparavant. Il a avoué ses crimes, mais en se retrouvant le couloir de la mort, il décide de revenir sur ses aveux. Une course contre la montre s'engage pour les deux inspecteurs, qui doivent trouver le vrai coupable, avant que son exécution ait lieu. Mais dit-il vraiment la vérité ?
Comme lors de l'enquête précédente, on suit divers pistes, tout en découvrant plus Stephen Holder, qui s'identifie à ses jeunes, lui-même étant issu de ce milieu. Il va s'attacher à Bullet (Bex Taylor-Klaus), une jeune fille amoureuse de son amie Lyric (Julia Sarah Stone), qui va disparaître, surement victime de ce tueur qui erre dans le rues de Seattle au volant de son véhicule, ramassant ses victimes qui se prostituent pour un billet.

Elias Koetas complète un casting, toujours aussi impeccable dans ses choix, en endossant la tenue du commissaire Ed Skinner, qui va devenir l'amant de Sarah Linden, malgré son statut d'homme marié. Elle continue de se détruire dans des relations sans avenir, tout en devenant de moins en moins présente pour son fils. Elle se refuse au bonheur.
Le duo va continuer à lutter contre leurs démons, tout en tentant de trouver ce tueur et de sauver Tom Seward. Toujours aussi sombre et complexe, la série perpétue ce qui en fait son excellence, au cours de cette saison 3, tout aussi palpitante que les 2 précédentes.

Une nouvelle fois sauvée par Netflix. La saison 4 sera plus courte que les autres, avec seulement 6 épisodes. Toute la famille de Cameron Stanton (Tyler Ross) a été assassiné dans leur maison, lui-même est blessé à la tête. Il est entre la vie et la mort à l’hôpital. Sarah Linden et Stephen Holder se retrouvent au cœur de l'enquête, mais ils vont devoir composer avec Margaret O'Neal (Joan Allen). Elle dirige l'école militaire, dans laquelle étudie Cameron Stanton.
Mais comme souvent, la vie personnelle des inspecteurs vont perturber le cours des événements. L'enquête précédente, n'étant pas vraiment résolu selon l'inspecteur Carl Reddick (Gregg Henry), une paranoïa s'installe au sein du duo.
Nous sommes en terrain connu, la recette est connue, elle marche toujours aussi bien, même si des raccourcis sont pris, la faute à une saison trop courte, mais qui se conclut dans un final étonnant, qui pourra surprendre et se réfère à une autre série exceptionnelle True Detective.

Ce fût 4 saisons exceptionnelles, qui a permis la création de nouvelles séries policières, aussi sombres, voir glauques. Mireille Enos et Joel Kinnaman sont parfaits et le cinéma ne s'est pas trompé en leur offrant divers rôles dans de grosses productions, comme Millenium et Robocop pour lui, Gangster Squad et World War Z pour elle.
Veena Sud a tenu le show sur ses jeunes épaules peu expérimentés avec succès, s'offrant même le luxe de diriger un épisode. Mieux encore, Jonathan Demme est à la réalisation du dernier épisode . Une nouvelle preuve de l'excellence de cette série, qui aura une production compliquée, mais elle aura réussit à survivre et à nous offrir une fin.
easy2fly
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le 23 août 2014

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Laurent Doe

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