Tower of God
6.6
Tower of God

Anime (mangas) BS11 (2020)

Un irrégulier prometteur gravissant pas à pas les étages

Après avoir bénéficié d’une communication tout à son avantage grâce à Crunchyroll, l’éclaireur des webtoon nommé Tower of God avait pour délicate mission d’ouvrir la voie aux prochaines productions tirées de webtoon et convaincre le public mais également les producteurs d’investir dans de telles productions animées. Finalement, plus que d’être le pionnier de cette nouvelle aire, l’anime devait en plus susciter un véritable engouement.



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« Dans ce monde coexiste deux genres d’anime, ceux qui démarrent directement au plus haut étage, et ceux qui vont devoir prouver leur place en escaladant les paliers afin d’arriver au sommet. » Ce ressenti exprimé au lendemain du premier épisode, n’a depuis pas changé.


Plus que dans son visuel, Tower of God est une œuvre singulière et peu commune en ce qu’elle plonge le public dans un monde dont il ne sait rien du tout. Si pour les lecteurs du webtoon, beaucoup d’éléments doivent être clairs, pour une personne découvrant cet univers avec l’anime, Tower of God peut décontenancer à la fois par sa narration mais aussi par son « ouverture » de l’univers. La communauté énonce que son univers est immense, et pourtant après treize épisodes, on ne peut que se sentir cloîtrer et aveugle dans cette œuvre. Cette sensation est très étrange. Il est difficile d’avoir des repères tout du long aussi bien sur l’univers au-delà de cette tour, le background de l’ensemble des personnages et j’irai même jusqu’à dire la conception de la tour qui est seulement en partie expliquée. Pour preuve, demandez à quelqu’un de définir cette œuvre seulement par son univers, la personne n’arrivera pas à être claire et/ou à aligner plusieurs phrases à la suite. Et c’est tout à fait logique.


On se retrouve alors dans cette œuvre sans réel point d’accrochage. Vu qu’on ne peut s’attacher à l’univers, il faudra pas mal de temps pour commencer à avoir une prise et un attachement à l’anime. Cela passera majoritairement par son casting.


Et pourtant, il faudra du temps puisque ce n’est pas avec ces deux personnages principaux au charisme d’une huître et d’une moule offrant une relation niaise, que le public va accrocher. Et c’est seulement au bout de plusieurs épisodes, que le spectateur comprend que tous les participants des épreuves représentent ce groupe de personnages qu’on va probablement suivre et soutenir à travers les épreuves, et non pas uniquement le groupe de Ban. Au fil des épisodes, un attachement va se créer avec plusieurs personnages tels que Khun, le mec en jogging ayant peut-être inspiré Natsuki Subaru de Re:Zero, Rak (…) et enfin principalement les princesses de Jahad. Les personnalités de ce casting sont très appréciables et donnent lieu à des interactions plaisantes, chacun semble avoir une histoire profonde et réfléchie. Cet anime conserve une grande part de mystère lui donnant un certain charme.


Le concept de gravir la tour et de participer à des épreuves toutes plus originales les unes que les autres, intrigue et emballe. Le suspense est bien maîtrisé. L’intrigue connait plusieurs envolées et rebondissements inattendus. L’histoire arrive à toucher et être sérieuse quand il le faut, puis à être comique et légère le reste du temps.


En ayant feuilleté quelques pages du support de base, le pari d’adapter Tower of God à l’écran tout en conservant un style propre de son auteur SIU est sans conteste un challenge élevé. Le compromis est globalement réussi. Le staff et le directeur Takashi Sano font un bon travail en adaptant et en préservant le style d’art brut, aidant le spectacle à se démarquer tout en conservant une animation captivante.


La mise en scène sur plusieurs plans est notable et avec quelques jolies surprises tout au long de l’anime. Le chara-design (me) plait et la direction artistique est singulière et innovante. Les traits sont assez rugueux. L’utilisation aplatie des couleurs avec une absence d’ombre et de nuances colorées comme on a l’habitude d’en voir, peut être assez déroutante. Les décors sont plutôt évocateurs. A l’image des visuels, les OST sont dépaysantes avec plusieurs thèmes intéressants, parfois mystiques.


Pour en venir au compositing, comme certains l’ont souligné, les divers layers (couches) sur plusieurs plans ne sont pas harmonieux. A mon sens les principaux problèmes se remarquent sur les environnements ouverts, plus lumineux et donc perceptible (comme la savane, désert etc). Les diverses couches s’harmonisent moyennement bien et sont parfois dissonantes. C’est le cas du décor en plusieurs couches. De plus, à cause des personnages dynamiques, de leurs couleurs aplaties (sans ombres bien souvent) et le trait de contour parfois trop prononcés, une distinction et césure se créent entre les personnages et le décor. La scène perd parfois en cohérence, lisibilité, profondeur et relief. C’est perturbant et très hétéroclite. L’esthétique visuelle est certes singulière mais peu réussie à mon sens.



EN CONCLUSION



Difficile de dire que l’anime est un véritable coup de cœur. Le divertissement est plaisant, mais cette ascension nécessite un certain temps d’adaptation. Plusieurs liens et attachements se créent au fil des épisodes et l’univers s’entrouvre doucement tout en restant toujours aussi nébuleux. L’œuvre gagne en intérêt au fil des épisodes et elle promet de beaux moments à venir. Malgré un visuel moyennement harmonieux, le rendu aplati, brut et dynamique donne une signature unique à cet anime. En tant que porte-étendard de la vague Webtoon, Tower of God réussit à susciter notre curiosité et à donner confiance dans de telles œuvres qui apportent un nouveau regain à l’animation japonaise. Cette unique saison ne peut transmettre tout le charme de Tower of God et convaincre pleinement, il est évident que j’attends avec une seconde saison dans le but enfin de peut-être tomber sous le charme de l’anime.

Moja_la_Peluche
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le 24 juin 2020

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