Utopia est une série britannique créée par Dennis Kelly, démarrée en 2013 et comptant 2 saisons. Sauf que la première m’a suffit à me rendre compte que c’est pas mon délire.
Donc on va parler de la saison 1. 6 épisodes de 50 minutes allant à fond la caisse. Quatre personnes qui n’ont rien en commun se retrouvent du jour au lendemain pourchassés par une organisation qui veut les buter et récupérer le manuscrit d’Utopia, une BD cheloue, qu’ils ont en leur possession.
Alors, premier constat, c’est ultra-violent. Dans les façons de tuer, mais aussi dans ce que les personnages sont prêts à faire, dans leurs intentions, dans leurs relations. C’est assez froid et pragmatique, et autant ça donne un cachet très sombre à cette histoire où personne ne peut et ne veut se faire confiance, autant ça ne nous permet pas d’être proches des personnages. Ce sont tous des enfoirés, à des degrés différents. Du coup ben on a aucune attache. Dans un sens c’est réaliste, leurs relations sont comme ça. Mais si on ne peu pas s’attacher aux personnages, ça enlève toute la portée dramatique et empathique du truc.
Bon après les acteurs sont tous excellents, les personnages ont leurs propres raisons, leurs faiblesses. L’histoire et le thème sont intéressants, et mènent à des questionnements moraux eux aussi assez violents, et auxquels on n’a pas envie de trouver de réponse. A défaut qu’y avoir de l’empathie pour les personnages, les enjeux sont énormes et à notre portée. C’est comme si on était l’un d’entre eux. Que se passerait-il si du jour au lendemain on devait trouver des solutions à ce genre de problème…
Mais ce qui défonce vraiment dans cette série, c’est la symbolique des couleurs poussée à l’extrême. Pour faire simple, chaque couleur a une signification, et sa présence nous indique direct comment telle ou telle situation va se terminer, si tel ou tel personnage est gentil ou méchant, l’état d’esprit des persos… Et ça, c’est énorme. Et seulement pour ça la série vaut le coup d’être matée, malgré son extrême froideur.
Deux exemples. Au début de l’ep1, les persos se donnent rendez-vous et se donnent un signe distinctif : le bleu. Du coup, le bleu deviendra la couleur des gentils, et dès qu’il y aura du bleu, ça voudra dire que c’est des gentils.
Pour le jaune c’est pareil. Les méchants trimballent un sac jaune pétard. La colo et les décors où ils sont sont jaunes. Donc dès qu’il y a du jaune, c’est pas des gentils. Et y’en a pour tout, el rouge, le vert, le blanc, le noir, c’est un truc énorme.
Alors regardez cette série. Les 3 premiers épisodes. Juste pour ce délire des couleurs. Après le reste c’est à vous de voir. C’est très froid et sombre, plus que Game of Thrones, largement plus. Je pense qu’il faut la regarder à plusieurs, pour pouvoir en plus échanger des opinions sur les dilemmes posés.