Abenobashi Magical Shopping Street par UnPoilGeek

Produite en 2002 par le studio Gainax, avec l'aide de Madhouse,Abenobashi Magical Shopping Street, en plus d'avoir un titre à rallonge, est une série originale.
C'est durant la production de la deuxième saison de Mahoromatic, adaptation du manga du même nom, que le réalisateur Hiroyuki Yamagalança le projet Abenobashi. Désireux de vouloir donner vie à une série plus personnelle et totalement délirante, à l'image de ce que le studio avait fait deux années plus tôt avec l’excellente série d'OAV Furi Kuri.

Nous suivons Sasshi et Arumi, deux amis d'enfance qui, comme chaque été, passent leur temps ensemble à s'occuper comme ils le peuvent à Abenobashi, quartier marchand de la banlieue d'Osaka. Un quartier qui semble entouré de mystères, c'est du moins ce que les deux jeunes enfants pensent. Les voilà donc prêts à mener l’enquête afin de savoir si les statuettes, dont chacune représente un animal, se trouvant aux quatre points cardinaux de la ville ont une véritable signification.
Au cours de leur progression, un accident va se produire. Un accident qui va propulser les deux amis dans un autre monde. Une sorte d'univers parallèle où leur quartier est toujours présent, mais avec énormément de changements. Les voilà partis à l'aventure, passant de monde en monde afin de pouvoir retourner chez eux.

Complètement fou, délirant, absurde, voilà les premiers mots qui vous viendront en tête après le visionnage des premiers épisodes de la série. Comme expliqué dans le résumé, les deux personnages principaux d'Abenobashi vont, à chaque épisode, changer de dimension. Il faut bien comprendre qu’à chaque épisode nous retrouvons les mêmes protagonistes, les habitants du quartier, mais dans des rôles et des situations qui n'ont rien à voir d'un épisode à l’autre.
Chaque épisode est également une occasion pour les créateurs de la série de laisser libre cours à leur imagination. Ainsi, une dimension est égale à un univers de la culture pop. Le premier saut va propulser Sasshi et Arumi dans un monde façon RPG, un autre les enverra dans un univers de science-fiction et ainsi de suite. Abenobashi est un animé ultra référencé, mais qui fort heureusement, ne se cache pas derrière des tonnes de références pour faire son job. Doté de personnages forts et de son propre humour complètement décalé, Abenobashi parvient à faire rire aussi bien grâce aux différents clins d’œil que sans.

Beau, fluide, coloré seront les autres mots qui vous viendront ensuite à l'esprit. Malgré son âge avancé, la série est loin d'avoir vieilli et possède toujours une animation de bonne qualité du début à la fin. Le design général de la série est également une réussite, notamment grâce aux dessins qui sont de toute beauté.
Les dessins qui, à l'image des univers dans lesquels sont propulsés les héros, changent souvent de style. L'équipe s'occupant de la partie graphique semble s'être autant lâchée que les scénaristes, se permettant, lorsque l'univers change, de modifier un peu le style général. C'est à croire que l'ensemble de l'équipe a eu carte blanche afin d'offrir aux spectateurs une œuvre complètement à contre courant de tout ce qu'on a l'habitude de voir en temps normal. Cela donne au final une série qui est agréable à regarder, de bout en bout.

Émotion, triste et maturité seront des mots qui finiront par vous arriver en pleine face au bout de quelques épisodes. Car derrière les références, les gags et les scènes légèrement ecchi totalement gratuites se cache une histoire plus profonde que l'on pourrait le croire au premier abord. Abenobashi cache bien son jeu et finit par nous faire comprendre qu'il s'agit également d'une histoire centrée sur le passage à l'âge adulte.
Même si ce n'est pas se qu’elle fait le mieux, la série nous réserve tout de même quelques scènes émouvantes. De l'émotion loin des violons et amenée de manière très naturelle. Abenobashi ne tombe à aucun moment dans le lourd, elle arrive parfaitement à traiter de sujets graves, comme le deuil, sans que cela ne nous semble arriver comme un cheveu sur la soupe.

Les derniers mots qui vous viendront en tête formeront une simple et unique question, «Déjà fini ?». Le rythme de la série est tellement soutenu que l'on a du mal à voir le temps passer. Abenobashi ne compte que treize épisodes, cela passe donc à une vitesse hallucinante.
Mais bien que l'on soit déçu de ne pas en avoir plus, on finit par se dire que finalement, la série s'arrête pile quand elle le doit. Rallonger l'histoire d'une dizaine d'autres épisodes aurait été une erreur et aurait probablement joué sur la frénésie globale du récit. Avoir fait une série de seulement treize épisodes lui permet de ne posséder aucun temps mort.
C'est donc avec plein de bons souvenirs en tête que la série se termine. Des souvenirs qu'il sera difficile d'oublier, tel est le pouvoir des bonnes séries.