Bakumatsu Gijinden Roman par Ninesisters
Quand il s’agit de trouver des produits à adapter en anime, les studios nippons peuvent faire très fort. C’est le cas avec Bakumatsu Gijinden Roman, tiré d’un jeu de pachinko (sorte de mélange entre la machine-à-sous et le flipper qui fait fureur au Japon). S’il n’est pas rare de trouver des pachinko aux couleurs de nos séries préférées, l’inverse est moins vrai ; mais il est déjà arrivé par le passé de voir leurs mascottes apparaitre dans des séries d’animation, comme ce fût le cas pour Rio : Rainbow Gate.
Dans le cas de Bakumatsu Gijinden Roman, le design d’origine du jeu est l’œuvre de Monkey Punch, le célèbre auteur de Lupin III. Sans forcément légitimer cette adaptation, cela peut au moins l’expliquer.
Cela ne surprendra donc personne, mais nous trouvons de nombreux points de convergence entre cet anime et la série des Lupin III. D’ailleurs, c’est le studio historique de la licence, TMS, qui s’occupe de cette transposition ; nul doute que cela aura aussi eu une influence.
Dans les deux cas, nous suivons les aventures d’un voleur au grand cœur et de ses compagnons d’arme, ainsi que d’une femme fatale venimeuse que n’aurait certainement pas renié Mine Fujiko. Cela se ressent aussi au niveau de l’ambiance, et dans certaines phases d’action pour le moins dynamiques.
Pour le reste, cela se limitera à des détails, mais vous saisissez le concept. Si nous n’avions pas été sûrs que Lupin III est le descendant de Arsène Lupin, il pourrait avoir du sang de Roman coulant dans ses veines.
Évidemment, Bakumatsu Gijinden Roman possède aussi des caractéristiques qui lui sont propres.
L’histoire se déroule durant la Bakumatsu, période charnière au Japon qui préfigure l’ère Meiji, durant laquelle le pays s’ouvre définitivement au monde extérieur. Néanmoins, les auteurs se sont amusés à remplir leur série d’anachronismes, pour aboutir à une version purement japonaise du steampunk ; cela n’est pas forcément sans rappeler l’excellent Oh! Edo Rocket, dans un style qui se veut moins farfelu, ou en tout cas moins ouvertement farfelu. Cela surprend forcément, au début, de suivre une série se déroulant durant le Bakumatsu, mais avec des armures de combat, des robots géants, et même des zombies ! Tout cela pour offrir à Bakumatsu Gijinden Roman un univers absolument unique.
Les personnages sont à l’avenant, avec notamment une miko guerrière, un médecin allemand, et un savant fou pervers. Mais ce n’est pas grave, parce que ça marche.
La série elle-même est constituée d’épisodes indépendants, durant lesquels Roman aura généralement une tâche à accomplir, un trésor à trouver, etc… Le tout avec un fil rouge qui prendra de l’ampleur sur la fin. Bakumatsu Gijinden Roman mélange action et humour parfois grand-guignolesque, avec de temps à autre quelques courses poursuites pour renforcer l’impression de voir un Lupin III anachronique. Il se dégage de tout cela un esprit assez old school, comme si la série elle-même était anachronique, renvoyait à des codes dépassés, et n’avait rien à faire en 2013. Mais ne nous en plaignons pas, car le résultat, s’il manque d’ambition, s’avère parfaitement divertissant. La recette a fait ses preuves et n’a rien perdu de son efficacité ; pour un anime tiré d’un jeu de pachinko – autant dire qu’il est basé sur du vent – il s’en sort avec les honneurs.
Bakumatsu Gijinden Roman peut souffrir quelques baisses de régime, mais il s’agit malgré tout d’un divertissement des plus honnêtes.
