C'est à la fois une surprise et une évidence.
Dès l’annonce de son retour, l’excitation était là, mêlée à une légère appréhension. Est-ce qu’un format aussi percutant et ancré dans son époque pouvait encore fonctionner aujourd’hui ?
La réponse est un grand oui. J’ai dévoré cette nouvelle saison, et à ma grande surprise, elle a failli me tirer quelques larmes.
Tout ce que j’aimais dans Bref. est de retour :
le rythme effréné, la mise en scène inventive, cette manière de condenser une émotion, une situation, un ressenti en à peine quelques minutes.
Mais là où cette suite se distingue, c’est dans son ambition narrative. Là où la première série fonctionnait comme un enchaînement de saynètes du quotidien, Bref. 2 structure son récit avec un fil rouge plus prononcé.
Comme nous allons le voir, c'est à la fois une force et une faiblesse!
Les blagues sur "l’histoire prévisible" sont très bienvenues, elles permettent de désamorcer l’évidence du déroulé, de jouer avec les attentes du spectateur. Mais elles ne soignent pas totalement le mal. On sait très bien ce qu’il va se passer, et à aucun moment, on ne craint vraiment pour le personnage principal. Ce manque d’incertitude empêche une vraie montée en tension, et c’est dommage, parce que tout le reste est parfaitement exécuté.
En effet, je ne vais pas bouder mon plaisir. J’y ai retrouvé exactement ce que je voulais revoir de Bref., et j’ai été plus que servi. Chaque épisode regorge d’idées de mise en scène brillantes, se réinventant à chaque fois avec une fluidité et une créativité rares. Comme à l’époque, la série réussit à donner corps aux pensées, aux émotions, aux non-dits, en les traduisant par des images percutantes et des trouvailles visuelles géniales.
Mais en tant que spectateur qui suit le travail de Kyan Khojandi depuis longtemps, une autre chose m’a fait tiquer... L’impression de redites. Les thèmes abordés dans Bref. 2 sont ceux qui traversent toute son œuvre, et pour peu qu’on ait vu ses spectacles, on réalise qu’il a déjà traité ces sujets sous d’autres formes, parfois avec encore plus de finesse.
Ce n’est pas un défaut en soi, car il parle de ce qu’il connaît, de ce qui le touche, et il le fait bien. Mais pour quelqu’un qui suit son évolution artistique de près, cela peut donner une légère sensation de déjà-vu.
Dommage, car j'y ai retrouvé tous se que je voulais revoir de BREF et j'ai été plus que servi.
La mise en scène est ingénieuse à chaque épisode et elle se paye le luxe de se réinventer à chaque fois. Comme avait pu être la première saison à l'époque, ici on a un condensé de bonne idée pour décrire de l'émotion et du ressentit.
Mon visionnage a été un pur régal.
Il y a un vrai savoir-faire dans cette manière de raconter l’intime en quelques secondes, de poser une ambiance, une humeur, un état d’esprit avec un simple choix de montage, une phrase bien placée ou un gimmick récurrent. Bref. 2 sait appuyer là où ça fait mal, rendre l’anecdotique universel, et c’est ce qui en fait un si bon condensé de sensations humaines.
Je crois que juste pour ces multiples métaphores visuelles et leurs mise en scène, la série mérité déjà d'être très haut dans l'estime des spectateurs!
En fin de compte, mon visionnage a été un pur régal. Si la série ne parvient pas à surprendre autant que la première fois, elle compense largement par sa maîtrise et sa sincérité. Bref. 2 n’est pas une simple suite, c’est une extension naturelle de ce que Bref. avait amorcé il y a plus de dix ans. Toujours aussi percutante, toujours aussi drôle, toujours aussi juste. Et toujours aussi précieuse.