Saison 19

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(21 h 30 min)

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G7 : Une réconciliation... Et un clash !

S19 E1 G7 : Une réconciliation... Et un clash !

C'est le dernier jour du G7 à Biarritz. La cité balnéaire du sud-ouest de la France, transformée le temps d’un week-end en un théâtre diplomatique ultra-sécurisé, vit ses dernières heures au rythme d’un sommet qui s'achèvera en milieu d'après-midi par une série de conférences de presse. Temps fort de ce lundi, Emmanuel Macron, le président hôte, va tenir une conférence de presse commune avec l'hôte du prochain G7, Donald Trump. Deux dirigeants qui ont montré au cours des dernières quarante-huit heures leurs approches très différentes de ce que doit être un G7. Donald Trump a tenu des réunions bilatérales et a parlé surtout d'économie et de commerce. Emmanuel Macron s’est mobilisé sur la question climatique, avec en toile de fond, les incendies géants en Amazonie, et les vives tensions entre la France et le Brésil. Avant même l’ouverture officielle du sommet samedi, Emmanuel Macron avait appelé à une "mobilisation de toutes les puissances" en faveur de l’Amazonie. "Nous sommes tous concernés. La France l’est sans doute encore plus que d’autres autour de cette table, puisque nous sommes Amazoniens" avait lancé le chef de l’État, déclenchant la colère de son homologue brésilien qui avait défendu un sujet d’ordre national. "Le feu le plus brulant est celui de notre souveraineté sur l’Amazonie" avait déclaré Jair Bolsonaro après avoir dénoncé la "mentalité colonialiste" du Français. Depuis, le président brésilien a autorisé la mobilisation de l'armée pour lutter contre les incendies, et à Biarritz où le sujet a été placé ce lundi au centre des discussions, le G7 a décidé de débloquer une aide d'urgence de 20 millions de dollars, principalement afin d'y envoyer des avions bombardiers d'eau Canadair basés dans la région. Outre cette flotte aérienne, le G7 est tombé d'accord sur un volet d'aide à moyen terme destiné à la reforestation, qui sera présenté à l'Assemblée générale de l'ONU fin septembre et pour lequel il faudra l'accord du Brésil et travailler en lien avec les ONG et les populations locales, a précisé l’Élysée. Autre dossier abordé ce week-end : la taxe GAFA. Depuis le vote au Sénat d'une taxe sur le chiffre d'affaires des entreprises du numérique, visant d'abord des firmes américaines, le sujet ne passe pas à la Maison Blanche. Donald Trump a brandi avec force et à plusieurs reprises la menace de représailles douanières à l'encontre de la France. Néanmoins ce lundi le président américain a indiqué que les deux pays "approchent" d'un accord sur la taxation des géants américains de l'Internet. Mais l’image qui restera de ce sommet sera celle de l’avion de la République islamique d’Iran sur le tarmac de l’aéroport de Biarritz ce dimanche. Le chef de la diplomatie iranienne a rencontré hier Jean-Yves Le Drian et Emmanuel Macron. Il est reparti le soir pour Téhéran. Et si Donald Trump a déclaré ce lundi avoir dit à Emmanuel Macron "Allez-y" lorsque ce dernier lui a annoncé la visite surprise du chef de la diplomatie iranienne, dans un signe d'apaisement apparent après l'envolée des tensions de cet été dans le Golfe, le résultat de ce coup de poker apparaît, à cette heure, incertain. Alors que s’est-il joué à Biarritz ? Quel bilan tirer de ce G7 ?

Première diffusion : 26 août 2019

Pesticides, Linky, violences : maires sous pression !

S19 E5 Pesticides, Linky, violences : maires sous pression !

La liste des élus qui mènent la fronde contre les phytosanitaires s'allonge. Ce mardi, le maire de Val-de-Reuil Marc-Antoine Jamet a signé un arrêté contre l'épandage de pesticides à moins de 150 mètres des lieux de vie. À Parempuyre, la maire Béatrice de François vient aussi de prendre un arrêté interdisant "formellement" les produits phyto-pharmaceutiques "à moins de 100 mètres de toute habitation ou espace public". Au total, une vingtaine d’élus ont décidé d’interdire l'usage des pesticides sur une partie de leur commune, et ce malgré la suspension mardi de l’arrêté pris par le maire de la petite ville de Langouët, dans le Finistère, au motif que cette décision ne relevait pas de la compétence du maire. Une décision qui laisse "perplexe" l’élu Daniel Cueff. "On a d’un côté des annonces du président de la République et de la ministre de l’Écologie qui disent que le maire de Langouët a raison, qu’il faut prendre des arrêtés pour protéger la population des pesticides de synthèse. Et dans le même temps, ce même gouvernement saisit le tribunal administratif pour supprimer un arrêté dont on nous dit que ce sera la loi demain. On me dit donc que j’ai à la fois raison et à la fois tort, c’est un peu complexe à comprendre. Mais le fait est que l’État m’empêche aujourd’hui de protéger ma population, c’est grave" a déclaré l’édile bien décidé à faire appel de cette décision. Alors de quels pouvoirs dispose un maire ? Quelle est la situation actuelle de premier édile en France ? S’ils sont de plus en plus nombreux à monter en première ligne dans le dossier des pesticides ou à refuser la pose des compteurs Linky dans leur commune, dans nos campagnes beaucoup d’édiles sont surtout en colère et fatigués. Car tous font le même constat, le manque de moyens, l’accroissement des normes et des lois, la centralisation de la prise de décision à Paris, un transfert des compétences aux communautés de communes rendent le travail de plus en plus difficile. Être élu aujourd’hui est loin d’être un long fleuve tranquille et de nombreux maires se disent également inquiets devant la recrudescence des violences : en 2018, 361 maires et adjoints ont été victimes d’atteintes volontaires à l’intégrité physique, selon une note du ministère de l’intérieur révélée le 11 août par le Journal du dimanche (JDD). Après la mort tragique du maire de Signes, dans le Var, cet été, le Sénat a envoyé un questionnaire aux élus pour recenser les agressions et les violences dont ils sont victimes. Une plateforme en ligne a aussi été mise en place pour qu'ils puissent répondre à plusieurs questions d'ici le 15 septembre prochain. De son côté, le ministre des Collectivités territoriales Sébastien Lecornu s’est rendu ce vendredi à Saubens où le maire a été victime d’une agression, en juillet dernier, pour faire "acte de solidarité". En septembre, il présentera un projet de loi visant à répondre au mal-être des édiles qui seraient nombreux à vouloir à ranger l’écharpe tricolore au placard. Selon une enquête de l’Observatoire de la démocratie de proximité, un maire sur deux ne souhaiterait pas se représenter lors des prochaines élections municipales en mars prochain. Le maire est souvent cité comme l’élu préféré des Français, cependant la fonction ne fait plus rêver. Pourquoi ? C’est quoi être maire aujourd’hui ? Enfin que prévoit la refonte de la fiscalité locale lancée par l’exécutif ?

Première diffusion : 30 août 2019

Balkany en prison... La fin d'une époque ?

S19 E18 Balkany en prison... La fin d'une époque ?

Le jugement est tombé ce vendredi 13 septembre. Dans une salle comble, le tribunal correctionnel de Paris a condamné Patrick Balkany à quatre ans de prison ferme et dix ans d’inéligibilité pour fraude fiscale. Un délit admis par le principal intéressé. Le tribunal a suivi les réquisitions du parquet national financier (PNF), qui avait demandé cette peine contre "un grand fraudeur fiscal" baignant dans "un océan d’argent liquide". Au total, les sommes éludées par le couple Balkany sont estimées à plus de quatre millions d’euros d’impôts sur le revenu et la fortune. Un montant contesté par la défense. Pour justifier sa décision, le tribunal a estimé que les infractions commises ont "non seulement gravement porté atteinte à l’ordre public économique (…) mais ont aggravé la déchirure désormais ancienne du pacte républicain". Une décision qui a été assortie de la délivrance d’un mandat de dépôt, c’est-à-dire de l’incarcération immédiate du condamné. Ainsi, le maire Les Républicains (LR) de Levallois-Perret (Hauts-de-Seine) a été conduit à la prison de la Santé, dans le sud de la capitale, où il a été incarcéré dans le quartier des personnes vulnérables. Les avocats de Patrick Balkany ont dénoncé une peine "inédite" et qui "bat tous les records". Ils ont immédiatement annoncé leur intention de faire appel. "Le mandat de dépôt est une humiliation totalement inutile et, pour nous, insupportable", a fustigé Me Eric Dupond-Moretti. Et de poursuivre : "Jamais personne ne peut dire sérieusement que monsieur Balkany aurait tenté de prendre la fuite. Il a été présent à tous les actes de la procédure". L’épouse de l’édile de 71 ans, Isabelle Balkany, qui est également sa première adjointe, a elle aussi été condamnée à dix ans d’inéligibilité et trois ans de prison, sans mandat de dépôt – le tribunal ayant tenu compte de son état de santé au moment du procès. Elle n’y avait pas assisté, convalescente après une tentative de suicide début mai. Interviewée sur BFMTV, Isabelle Balkany dit avoir ressenti "une immense souffrance" et "une injustice" à l'annonce du jugement. La septuagénaire a confié qu’elle et son mari ont déjà commis des fautes "comme tout le monde quand nous étions jeunes élus, par ignorance,… Nous avons toujours assumé", plaidant des "circonstances familiales exceptionnelles" et affirmant que l’argent dont il est question n’est, en aucun cas, de "l’argent public". Pour le couple Balkany, qui a à son actif 30 ans de règne et dont le nom est désormais indissociable de Levallois-Perret, il s’agit là du premier des deux jugements attendus après le procès ultra-médiatique du printemps : pour le second volet, consacré aux délits de blanchiment et de corruption, le délibéré a été fixé au 18 octobre. Ce samedi, Nicolas Sarkozy, a apporté son soutien à Patrick Balkany. "J’ai une réaction personnelle et humaine. J’ai de la peine pour lui, je pense à lui. Ce n’est certainement pas quand les gens sont dans la difficulté qu’il faut les abandonner", a déclaré l’ancien chef de l’Etat. Et d’ajouter : "Je connais la règle de la vie politique et médiatique. Quand vous êtes dans la tourmente, il n’y a plus personne". La veille, sur franceinfo, Jean-François Copé estimait que "cela doit être un moment très dur" pour le couple Balkany. "Pour le reste, c’est une faute très grave qui a donné lieu à une sanction très grave et très lourde", a ajouté le maire de Meaux. Quels sont les autres dossiers judiciaires qui concernent les époux Balkany ? Patrick Balkany en prison, qui dirigera la mairie de Levallois-Perret ? Comment l’Etat lutte-t-il contre la fraude fiscale ? Les invités : - Bruno Jeudy - Rédacteur en chef du service politique de Paris Match - Mathieu Delahousse - Chef du service investigation de L’Obs - Claude Weill - Éditorialiste politique à Nice-Matin / Var-Matin - Alix Bouilhaguet - Rédactrice en chef de l’émission politique sur France 2

Première diffusion : 14 septembre 2019

La nostalgie des années Chirac

S19 E29 La nostalgie des années Chirac

Parmi les gestes forts des présidences de Jacques Chirac figure le discours vibrant qu'il avait prononcé pour rendre hommage à François Mitterrand, tout juste décédé. Le 8 janvier 1996, s’est souvenu jeudi Emmanuel Macron il avait su trouver des "mots lumineux" pour saluer la mémoire de l’homme d’État avec qui il avait cohabité pendant deux ans. C’est dire la montagne qui se dressait face au président de la République, hier soir, au moment de s’adresser aux Français. Alors d’emblée, Emmanuel Macron a choisi d’adopter le ton de son prédécesseur, allant jusqu’à le paraphraser. “C’est avec beaucoup de tristesse et d’émotion que je m’adresse à vous ce soir. Nous, Français, nous perdons un homme d’État que nous aimions autant qu’il nous aimait”, a commencé Emmanuel Macron. Une référence à la célèbre phrase de Jacques Chirac, prononcée lors de sa dernière allocution en tant que président de la République : “Cette France que j’aime autant que je vous aime”. Au-delà de cette allusion, Emmanuel Macron a placé son discours dans un champ lexical chiraquien, insistant sur l’empathie de celui “qui attirait la sympathie de l’agriculteur et du capitaine d’industrie”. Cet "amoureux de notre terre" qui "aimait profondément les gens". "Cet homme qui nous ressemblait et nous rassemblait". Ce “visage familier” qui "incarna une certaine idée de la France", présidant aux destinées de ce pays "dont il a constamment veillé à l’unité, à la cohésion, et qu’il a protégé courageusement contre les extrêmes et la haine". Le président Chirac incarnait également "une certaine idée du monde", par son engagement en faveur de l’environnement, qui l’a hissé "à la hauteur de l’histoire" : "Notre maison brûle, et nous regardons ailleurs", avait-il déclaré, en 2002. Mais aussi par son opposition, à la guerre menée par les États-Unis en Irak, en 2003, représentant alors une "France indépendante et fière", a loué Emmanuel Macron. "Nous nous souvenons avec émotion et affection de sa liberté et de sa personnalité, de ce talent qu’il eut de réconcilier simplicité et grandeur, proximité et dignité, amour de la patrie et ouverture à l’universel", a continué le chef de l’État, invitant les Français à demeurer "conscients de notre dette à son égard et forts de ce qu’il nous a légué". Des Français qui en nombre depuis l’annonce du décès de l’ancien chef de l’État font part de leur émotion et de leurs souvenirs, alors que les hommages s’organisent. Les portes de l’Élysée ouvertes depuis jeudi le resteront jusqu’à dimanche pour permettre à celles et ceux qui le souhaitent de signer les livres d’or installés devant une grande photo du cinquième président de la Ve République. Sa famille a annoncé une cérémonie populaire ce dimanche après-midi aux Invalides à Paris et son inhumation au cimetière du Montparnasse lundi. Cette journée sera une journée de deuil national, les drapeaux seront mis en berne partout en France et une minute de silence sera respectée à travers le pays. En Corrèze, sur les terres de l’ancien président, des livres d'or ont été ouverts dans le village de Sarran, une photo géante a été déployée sur la façade de l'Hôtel du département à Tulle où une messe est également prévue lundi. Des hommages qui abondent aux quatre coins du pays, mais aussi au-delà de nos frontières pour ce président qui dès son arrivée au pouvoir en 1995 a marqué la scène internationale : de la guerre en Bosnie-Herzégovine à la reprise des essais nucléaires français, en passant par son refus d'entrer en guerre contre l'Irak en 2003, l’un des aspects les plus salués à l’étranger. Invités : • Catherine Nay, éditorialiste politique à Europe 1. • Michèle Cotta, journaliste politique. • Béatrice Gurrey, Grand reporter au Monde, auteure de « Les Chirac, les secrets du clan ». • Pascal Perrineau, politologue.

Première diffusion : 27 septembre 2019

SNCF : gare au chaos !

S19 E57 SNCF : gare au chaos !

Toujours pas de retour à la normale pour le trafic SNCF... Comme la veille 1 TGV sur 3 circule aujourd’hui sur l’axe Atlantique. Le service est très perturbé sur cet axe reliant Paris à la Bretagne, aux Pays-de-la-Loire et au Sud-Ouest à la suite d’un mouvement social dans un centre de maintenance des Hauts-de-Seine. Depuis le lundi 21 octobre, 200 cheminots en charge de la maintenance des TGV Atlantique ont cessé le travail. Leur grève, déclenchée spontanément et sans l’aval des syndicats, a ralenti depuis le trafic des TGV Atlantique de 70 %. En cause ? La volonté de la direction de mettre fin à un accord local qui leur octroie 12 jours de repos supplémentaires, et ce sans concertation préalable, selon les cheminots. La direction est revenue sur cette décision dès le lendemain, mais le mouvement se poursuit, témoignant d’un ras-le-bol général : "Nous ne pouvons plus accepter de travailler avec des salaires proches du SMIC et gelés depuis cinq ans, en sous-effectifs et avec des agents qui démissionnent de plus en plus", ont fait savoir les grévistes dans un communiqué. Avant de déclarer avoir "honte de voir comment la SNCF joue avec la sécurité ou encore le confort des voyageurs, pour des questions de flexibilité et de rentabilité". La pression monte avant le pont de la Toussaint alors que la direction de la SNCF entend rester fermer. Guillaume Pépy l’a affirmé ce matin sur Europe 1, il n’y aura pas de paiement des jours de grève. "Aucun client, aucun Français ne comprendrait que l’on paye les jours de grève" a expliqué le directeur de la SNCF, qui quittera ses fonctions le 1er novembre prochain. Face à cette situation de blocage, la direction de l’entreprise ferroviaire adopte une stratégie en deux temps : d’abord mettre plus de trains en circulation d’ici la fin de la semaine en réorientant des TGV d’autres lignes vers la façade Atlantique et miser sur l’exaspération des voyageurs pour faire plier les grévistes. Mais dans d’autres centres de maintenance la colère gronde et les syndicats paraissent dépassés. La SNCF est comme "une Cocotte-Minute", s’inquiète le secrétaire général SUD-Rail. Alors que se passe-t-il à la SNCF ? Quelles sont les revendications des cheminots ? A la veille du départ de Guillaume Pépy, quel bilan faire de ses onze ans à la tête de l’entreprise ferroviaire ? Pourquoi ce malaise à la SNCF ? Jusqu’où peut aller la contestation ? Faut-il s’attendre à un mouvement de grande ampleur le 5 décembre prochain ?

Première diffusion : 30 octobre 2019

Immigration, laïcité, voile : les "valeurs" de Macron

S19 E58 Immigration, laïcité, voile : les "valeurs" de Macron

Depuis son élection à la présidentielle de 2017, les Français attendaient les réflexions d’Emmanuel Macron sur la laïcité, le droit d’asile, l’immigration, l’islam et le communautarisme. Vendredi 25 octobre, dans le vol qui le ramenait de son déplacement à La Réunion, c’est à Valeurs actuelles que le chef de l’Etat a accordé un entretien exclusif sur ces thèmes. Une très longue interview de 12 pages, publiée ce jeudi, dans laquelle Emmanuel Macron déroule sa vision : une maman qui porte le voile en sortie scolaire ? "Ce n'est pas un problème", répète-il, "celle-là n'est pas perdue : elle a mis son enfant à l'école de la République". L'humilier, lui dire "vous n'êtes pas la bienvenue", serait "une énorme erreur". De même, il condamne la "sécession" communautariste, mais appelle à ne "pas tomber dans le piège communautarisme = islam" et juge "contre-productif" le vote par le Sénat d’une loi interdisant les signes religieux aux parents accompagnant les sorties scolaires. Sur l'immigration, le président réaffirme son crédo "d'accueillir moins pour accueillir mieux", insistant sur la nécessité de mieux lutter contre l'immigration illégale et de réduire les "abus" de l'aide médicale d'État. La question "des gens qui viennent avec un visa touristique, qui restent trois mois et ensuite se mettent à l'AME", il veut la régler "vite" : "Personne ne défendra ces cas. Ils sont indéfendables". Pas d'objectif chiffré pour les reconduites à la frontière, mais cette intention : "Sortir tous les gens qui n'ont rien à faire là". En même temps, le chef de l’Etat se dit prêt à des "quotas" économique, pour occuper des emplois non-pourvus : "Je préfère avoir des gens qui viennent de Guinée ou de Côte-d’Ivoire légaux, qui sont là et qui font ce travail, que des filières bulgares ou ukrainiennes clandestines". Mais plus que le contenu, ce qui interpelle aujourd’hui, c’est le choix de s’exprimer dans les colonnes de Valeurs actuelles, une première pour un président de la République. Tollé à gauche qui juge cet hebdomadaire d’extrême droite et voit là un nouveau palier dans la banalisation du pire, embarras dans la majorité et opération déminage à l'Élysée qui martèle "que le président parle à tous les Français, sans ostracisme". Arrivé à mi-mandat, Emmanuel Macron semble mettre le cap sur la présidentielle 2022 en poursuivant son duel avec Marine Le Pen, alors qu’un dernier sondage les donne désormais au coude à coude, et en ne laissant pas à la droite et à l'extrême droite l'apanage des thématiques régaliennes, sécurité et immigration en tête. Désireux d’occuper le terrain, il multiplie ces derniers jours les interviews et les déplacements, tout en tentant de déminer plusieurs dossiers sociaux explosifs (retraites, hôpitaux…). Mais cette stratégie sera-t-elle payante ? Parviendra-t-il à contenir les contestations sociales qui émergent dans le pays ? Enfin, quel cap pour la politique migratoire en France ?

Première diffusion : 31 octobre 2019

Défense : pourquoi Macron enterre l'OTAN ?

S19 E67 Défense : pourquoi Macron enterre l'OTAN ?

Les commémorations du 11 novembre se déroulent cette année dans un climat assez tendu. Emmanuel Macron a présidé la cérémonie officielle de commémoration du 101ème anniversaire de l’Armistice de 1918 à l’Arc de Triomphe. Il doit ensuite inaugurer un monument pour les 549 militaires « morts pour la France » en opérations extérieures depuis 1963. Le dernier nom inscrit sur ce monument sera celui de Ronan Pointeau, tué au Mali le 2 novembre. Le président de la République va ensuite s’entretenir avec Antonio Guterres, secrétaire général des Nations Unies, avant de recevoir les dirigeants du monde entier pour le deuxième Forum de Paris pour la paix. Un agenda chargé donc, qui s’inscrit dans un contexte particulier. Dans une interview accordée à The Economist, Emmanuel Macron a déclaré que l’Otan était selon lui en état de « mort cérébrale », en regrettant notamment l’éloignement entre les Etats-Unis et l’Europe sur certaines positions ainsi que le comportement de la Turquie, membre de l’Alliance, en Syrie. Les propos du président de la République ont été jugés « radicaux » par la chancelière allemande Angela Merkel lors d’une conférence de presse à Berlin. « Je ne pense pas qu'un tel jugement intempestif soit nécessaire, même si nous avons des problèmes, même si nous devons nous ressaisir », a ajouté la chancelière. Le secrétaire d’Etat américain Mike Pompeo a, pour sa part, tenu à rappeler que l’Otan était « historiquement un des partenariats stratégiques les plus importants » mais aussi qu’il « court toujours le risque de devenir obsolète », reprenant ainsi les mots employés par Donald Trump en avril dernier. Le seul acteur qui se réjouit directement des propos d’Emmanuel Macron est bien évidemment la Russie, qui évoque des « paroles en or, sincères et qui reflètent l’essentiel ». Dans son interview donné à The Economist, Emmanuel Macron ne s’est pas contenté de ses propos sur l’Otan, il a également appelé à « muscler » l’Europe de la Défense et à atteindre une « souveraineté militaire » en Europe. Le président français craint une « disparition géopolitique » de l’Union européenne si elle ne « se pense pas comme une puissance stratégique ». L’Europe de la Défense est pourtant encore loin d’être une réalité, même si un fonds européen de la Défense a été adopté en avril dernier. Doté de 13 milliards d’euros, il entrera en vigueur dès 2021. Où en est réellement l’Europe de la Défense ? L’OTAN est-elle encore pertinente aujourd’hui ? Qui sont les alliés de la France aujourd’hui ? Où en est l’opération Barkane au Sahel ?

Première diffusion : 11 novembre 2019