Presque très bien

Cette mini-série surfe sur les succès mérités de séries d'anticipation européennes et notamment scandinaves en en adoptant l'esthétique froide et brutaliste, ainsi qu'un propos intelligent et bien construit : qu'est-ce qu'on est prêt à déléguer de soi, de sa vie et de son rapport aux autres à une intelligence artificielle ? L'IA domotique est parfaitement glaçante et son histoire, montrée en flashbacks, donne beaucoup de relief à ses agissements présents, et son actrice est excellente dans le job. De ce côté-là, ça fonctionne très bien.

Malheureusement, comme bon nombre de séries européennes, elle pêche par son scénario à la dramaturgie beaucoup trop théâtralisée et des personnages aux réactions absurdes uniquement faites pour appuyer le propos. Dans cette série en effet, l'intrigue ne progresse qu'à coup de mauvaises et stupides décisions des personnages sans montrer ce qui les amène à les prendre, ou en les justifiant avec des prétextes plus que légers ; on y perd à la fois en crédibilité et en empathie, surtout pour les deux personnages principaux adultes à qui j'ai vite eu envie de mettre des coups de pied aux fesses pour qu'ils arrêtent de se comporter comme des ânes, surtout pour des justifications aussi wtf. Je pense notamment au comportement de la mère avec sa fille qui permet à l'IA de prendre l'ascendant sur la petite, ou aux réactions aberrantes du mari plus prompt à prendre sa femme pour une dingue qu'à l'écouter quand elle commence à émettre des doutes sur l'inocuité du robot.

Cela dit, ça se regarde plutôt bien grâce à l'ambiance que la réalisation a su poser, et à l'excellente interprétation de l'IA.