Cleopatra D.C.
Cleopatra D.C.

OAV (1989)

Une série d’OAV sympa mais oubliée malgré les noms prestigieux attachés à sa création. Le manga original est de Kaoru Shintani, ancien assistant du célébrissime Leiji Matsumoto, surtout connu pour son shōnen Area 88, adapté ensuite en animés. A la réalisation Naoyuki Yoshinaga, metteur en scène de la série culte Patlabor de la fin des années 80. Comme compositeur, Hiromasa Suzuki (talentueux mais complètement oublié aujourd’hui), et en interprète de l’ending final, Keiko Terada, chanteuse du groupe de métal Show-Ya, populaire durant les années 80. Enfin en invité spécial, un clin d’œil à l’"Inspecteur Harry", avec une affiche du sixième film sur un cinéma de New York, jamais sorti en réalité puisque Clint Eastwood avait refusé de rempiler après le cinquième épisode de la saga.


Gros point fort de Cleopatra D.C., son travail sur l’image. De belles nuances de couleurs qui passent par tous les tons, et un travail sur l’obscurité et la lumière particulièrement réussi. Par exemple, un plan d’ensemble sur la façade d’un manoir en pleine nuit, lorsqu’une faible lueur apparaît à une fenêtre, puis passe lentement aux fenêtres suivantes, suggérant qu’un intrus a investi les lieux.
Autre réussite : l’animation. Les scènes d’action sont fluides malgré l’âge de l’animé (1989), le mouvement est bien rendu, que ce soit lors de combats ou pendant les courses-poursuites, encore une fois en jouant habilement sur la lumière et les couleurs. Un bon point spécialement pour le souci des détails, pour avoir su les utiliser dans le récit : une goutte de sueur qui coule sur un visage immobile pour représenter la tension du personnage, ou une mèche de cheveux qui glisse de derrière l’oreille d’une enfant pour manifester sa surprise.
Par contre, une histoire plus faible. Des intrigues souvent axées autour de conflits entre conglomérats, trop abstraites et un peu molles, avec des situations dramatiques qu’on a trop vues, comme la menace d’une guerre nucléaire mondiale (la guerre froide n’est pas encore finie à l’époque de l’écriture du manga), ou un guignol mégalomane qui veut conquérir le monde et qui, on le sait d’avance, n’y arrivera pas. Néanmoins, quelques originalités comme Cléo, le personnage principal, adolescente survitaminée sortie autant du hentai que du shōjo manga, ou encore une course-poursuite nocturne dans New York avec la jeune femme qui conduit sa décapotable seins nus, ou même une variante autour de l’enfant aux pouvoirs surnaturels à la Akira.
Pour finir, une musique bien sentie qui accompagne les scènes d’actions ou accentue la mélancolie des moments dramatiques, entre jazz-fusion et heavy metal.


A voir plus pour l’animation et l’aspect graphique que pour l’histoire, qui reste sympa sans être incroyable. Au final, un animé qui ne mérite pas son oubli, mais qui ne mérite pas non plus d’être redécouvert.

Cypou_
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le 19 sept. 2015

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