Les recettes d'un blockbuster

Code Geass est de ces animes dont il faudra retenir le nom. Dotée d’une réalisation irréprochable, d’un character design et d’un mecha design soignés, la série reste durant ses 25 épisodes d’un haut niveau technique. Les combats entre Knightmares Frames (mechas géants propres à l'univers de Code Geass) sont à chaque fois menés d’une main de maître et restent un pur régal pour les yeux.

Les personnages sont dans la lignée de ce que sait faire de mieux en matière de character design. Et même si les protagonistes masculins pourront paraître filiformes et longilignes aux yeux de certains, les dessins restent très soignés et colorés. La collaboration de Clamp (pour les designs de base) et de Takahiro Kimura (pour les finitions) est une véritable réussite. On appréciera également le stylisme apporté aux personnages dont les tenues d’inspiration "Renaissance" (pour les membres de la famille impériale) ajoutent une touche savoureusement anachronique à Code Geass.

Ainsi, les personnages sont d’une profondeur signée Clamp. À commencer par le personnage principal, le jeune Lelouch Lamperouge, qui rassemble en lui tous les éléments du héros que l’on adore ou que l’on déteste. Ni bon, ni méchant, ni surhumain, son passé trouble et torturé s’ajoute à son design soigné et son charisme de tous les instants. Et dans Code Geass, le moindre personnage que l’on pourrait considérer comme insignifiant ou passablement secondaire revêt toujours (à un moment ou à un autre) une épaisseur et un intérêt qui s’accroît d’épisode en épisode. On pense en particulier à Shirley, éternelle amoureuse de Lelouch, qui vivra un drame personnel remettant en cause son amour pour le héros, pour qui elle ira jusqu’à commettre un crime irréparable.

Un mélange des genres efficace

Série de mechas, tragédie ou drame politique ? Code Geass, c’est tout cela à la fois. Les combats de robots géants côtoient la stratégie de Lelouch, le héros à l’intelligence prodigieuse qui manipule les machines comme autant de pions sur un échiquier.

D’ailleurs, certains auront tôt fait de trouver un lien entre Light / Kira (Death Note) et Lelouch / Zero, les deux séries étant sorties la même année. Tous deux lycéens, intelligents et charismatiques, ils se trouveront également tous les deux en possession d’un pouvoir pouvant changer leur destinée en manipulant, piégeant, tuant comme bon leur semble. Néanmoins, la suite de Code Geass montrera que ces deux héros sont d’une trempe bien différente et ont un but également bel et bien différent. Même si une même folie des grandeurs les réunit, la démence latente de Kira s’oppose clairement à la mesure et à la considération de Zero.

Le scénario de son côté, reste d’une richesse admirable. Entre rebondissements, retournements de situation, trahisons, meurtres et combats, tous les ingrédients de la série à succès sont réunis. Certains évènements seraient tirés par les cheveux ? Code Geass assume sans complexe son statut de blockbuster et sait comment tenir en haleine le spectateur. La mise en scène sert donc le scénario en essayant au maximum de finir ses épisodes avec des "cliffhangers" qui ne font que créer cette dépendance à vouloir continuer de suivre les aventures de Lelouch.

Code Geass reste également un drame politique et il devient évident de faire le parallèle entre l’invasion du Japon par l’Empire de Britannia et l’occupation par les Américains lors de la Seconde Guerre mondiale. L’identité nationale (ou plutôt la perte d’identité), le racisme, le patriotisme, la liberté, autant de sujets renvoyant au passé historique du Japon, et qui apportent cette touche de crédibilité qui fait l’intérêt de Code Geass.

À suivre dans , la seconde saison de cette série hors du commun...