J'attendais beaucoup de cette série animée qu'est Creature Commandos, autant pour voir la première pierre (et demi, si l'on inclue quand même la première saison de Peacemaker) du nouveau DCU être posée que de revoir notre cher James Gunn aux commandes d'un projet auquel il est habitué. Pourtant, si tous les feux étaient au vert, j'avoue avoir vite déchanté devant notre groupe d'individus hétéroclites marginaux, figures favorites de Gunn, et pour lesquels l'écriture n'aura pas réussi à rejoindre la qualité de The Suicide Squad, Peacemaker, ou même Superman.
On ne saurait dire si c'est ici une contrainte de temps de production, la durée des épisodes, ou simplement le récit en lui-même qui capote, mais une chose est sûre : l'écriture souffre de véritables lacunes. En voulant à tout prix émuler à nouveau la formule Gardiens de la Galaxie bis, Gunn n'offre jamais de véritables moments d'émotions, enchaînant scolairement un flash back par personnage de l'équipe, sans jamais ensuite les faire entrer en véritable collision avec l'histoire actuelle. On ne s'attache jamais véritablement à notre groupe, si ce n'est peut être un peu à La Fiancée et à Nina, mais pour le reste, on ne pourra que se contenter que de quelques miettes.
L'enjeu principal ainsi que ses antagonistes se révèlent, eux aussi, anecdotiques et trop vite évacués pour des besoins de rythme, que ce soit Circé (anti héroïne pourtant ô combien intéressante), Gueule D'argile (un vague Teasing du film à venir ?) ou même Frankenstein (énorme gâchis narratif de cette saison, dont l'arc est ici jeté aux ordures, ou bien mis en attente pour une deuxième saison). Et que dire de la Princesse... C'est donc avec une certaine déception qu'arrive (trop) vite cette fin de saison, pour laquelle peu d'éléments semblent concrétisés pour la suite, si ce n'est ce lien ténu avec l'univers de The Suicide Squad et Peacemaker.
Gunn, qui nous a pourtant habitué à une écriture certes adolescente, mais avec ses moments lumineux et délicieusement rares, nous livre ici le minimum syndical, avec surtout beaucoup de gore gratuit et quelques blagues orientées qui feront sourire, mais sans jamais convaincre d'avoir assisté à une vraie punchline comme seul le maître arrive d'ordinaire à disséminer.