Cyberpunk: Edgerunners
7.5
Cyberpunk: Edgerunners

Anime (mangas) Netflix (2022)

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Une valse à mille temps, offre seule aux amants, trois cent trente-trois fois le temps, de bâtir un roman

Sur ces quelques vers de Jacques Brel qui n’ont absolument rien à foutre là (tout comme Keanu Reeves dans Cyberpunk), Je vais tenter de proposer une critique sub-objective de Edgerunners, Cyberpunk 2077 servira, quant à lui, à contenir mon aigreur.


Bon, alors, pour résumer, c’est quoi Edgerunner ?

C’est l’histoire d’un mec… enfin d’un jeune défavorisé, élevé seul par sa mère et fréquentant une école de riche dans l’espoir d’être, un jour, employé-esclave chez Arasaka. Il s’y fait bolosser par les fils à papa parce que sa moman n’a pas les moyens de lui acheter le matériel adéquat (certainement à cause de l’inflation). Snif Snif.

Le chouette quotidien de ce jeune homme est alors bouleversé lorsqu’un drame survient. Le coco se fait desco et finis par rejoindre le gang des Edgerunners dirigé par le charismatique Maine.

L’animé nous fait alors découvrir un sympathique petit Slice of Life au sein de cette famille reconstituée de déglingués


Bon, alors, pour résumer, est ce que c’est bien Edgerunners ?

Ben oui tronche aplatie


C’est dynamique, les animations sont graves stylées (l’effet produit par le Sandevistan est particulièrement cool), la musique est dingue, l’histoire est logique*.

* Aujourd’hui, c’est à peu près tout ce qu’on peut espérer

C’est dingue comment il est plus aisé de s’imprégner de l’univers dépeint par la série que ce qu’a pu proposer cet étron de Cyberpunk 2077. Et de se sentir enfin concerné par le devenir des quelques personnages rencontrés (Jackie petit ange parti trop mais dont on se fout éperdument).

Prenons en exemple la première partie de l’anime, malgré la nervosité caractéristique de l'œuvre, cette dernière prend le temps, au travers d’une mise en scène astucieuse (ça c’est placé), de développer les relations entre le héro et les autres membres du groupe.

En Particulier Maine qui devient en quelque sorte la figure paternelle qu’il n’a jamais eu (choupi quoi, en plus ils se droguent ensemble).

C’est au travers de ces interactions, non pas de l’action (qui reste irréprochable), et de la menace que fait peser l'intégrité psychologique des uns et des autres que la série trouve son point d’orgue émotionnel à mi parcours. La quête initiatique de notre héros ne fait que commencer*.

*spoil : non elle s'arrête là lol

Enfin, l’exploitation judicieuse des éléments de l’univers Cyberpunk (les fameuses DS, la glace, les cyberpsychos) fais zizir. La série porte tellement bien ses cou**les qu’elle n’a même pas besoin de faire appel au seul élément intéressant de Cyberpunk 2077, à savoir le “tut tut, fils de p*te”, des taxis delamain. Ah, et oui, il existe des courses poursuites dans l’univers Cyberpunk et les flics n’ont pas de technologie de téléportation contrairement à ce que laissait paraître le jeu.

Maintenant que les qualités de cet animé ont été énumérées, il est temps d'aborder ce qui fait défaut, au risque de froisser les communautés amatrices de cyberpunk, steampunk, frostpunk, 86 ou autres trucs punks.


Bon, alors, pour résumer, c’est quoi qu’est pas bien ?

L’anime est tout sauf lent, il va vite, trop vite peut être pour que l’histoire puisse pleinement se développer. Si dans un premier temps l’équilibre entre péripéties et les enjeux de l’histoire est maintenu c’est moins le cas après la mi-temps (heinnnn c’est pour ça qu’il a mis ça dans le titre, so smart).

Après l’ellipse, dès la première scène ça ne sent pas bon. David s’est entièrement upgradé, enlevant de fait la quête initiatique qu’aurait pu suivre ce personnage. Il semble qu’il n’ait pas retenu la dernière leçon de son père psychologique. David est donc déterminé à suivre lui-même le chemin de sa propre mort.

Tout n’est pas perdu, peut être que la deuxième partie développera le pourquoi de ce choix.

Eeeh non, rien. Il s’est upgrade parce que voila.

Il n’y a pas de remise en question du personnage principal. Devenir Cyberpsycho semble être sa seule ambition. Si l’on pouvait imaginer que Maine avait ses propres raisons qui l’ont amené à prendre des risques inconsidérés vis-à-vis des greffes ce n’est en aucun cas celles de David.

Quel est son but ? protéger sa copine ? non il veut justement quelle risque sa peau en tant que netrunner

l’enmener sur la lune ? non, il va jusqu’à s’enorgueillir d’un « a en fait c’est pas cher un billet pour la lune » narguant sa copine et le spectateur au passage.

Rendre fière sa mêre ? non mdr il s’en balec

A partir de ce point les autres personnages semblent, eux aussi, non concernés par l’histoire. Lucy fait des phrases génériques à David (et lui aussi), elle s’embarque dans une sous intrigue bidon et son background est grossièrement conté par un faraday jouasse de ses méfaits. Par ailleurs, son histoire mystérieuse n’est pas exploitée, ça sert juste à justifier son kidnapping.

L’autre la, sans bouche, trahi parce que faut bien. Globalement le truc est amené avec un fusil de tchekov bien sale : quelques secondes avant que lucy soient enlevée kiwi lui dis faut faire confiance à personne…

Rebecca reste néanmoins fidèle à elle-même, son aveuglement pouvant être justifié par son amour inavouée envers David

Voila donc que la fin arrive, et si le spectacle est au rendez-vous, le caractère épique de la situation est fortement affecté par un manque d’enjeux scénaristiques. Et lorsque Adam Smasher ferme définitivement le clapet de ce cher David, ça fait plaisir.

Une opportunité a été manquée. A vouloir aller trop vite et en misant uniquement sur l’action, dans sa seconde partie, l’anime a perdu de sa superbe et laisse loin à la traine le message qu’il tentait de développer (si tant est que c’était son ambition).

Ah, j’ai failli oublier. Cyberpunk 2077 est un jeu médiocre

pierrot4400
7
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Créée

le 20 oct. 2022

Critique lue 250 fois

4 j'aime

pierrot4400

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