"Alors c'était comment ?" ça peut aller..

Avec un chara-design sobre mais efficace, la palette émotionnelle des différents personnages est développée sans être exagérée. Les scènes d'actions sont lisibles mais peu impressionnantes : à mi-chemin entre fantastique et science fiction, Darker than Black est surtout un animé terre à terre, rationnel. Un traitement graphique qui reprend donc une qualité typique des Pactisants, qui nous sera d'ailleurs rappelé à chaque épisode ou presque : leur rationalité.
On suit un protagoniste mi-figue mi-raisin, Li/Hei/BK201, dont la compassion soi-disant surjouée est en fait naturelle. Un personnage attachant aux allures de grand frère, froid et distant mais aussi protecteur et attentionné. Le fil narratif se développe autour de cette dualité, ce paradoxe : est ce qu'un être qui n'agit pas selon ses émotions en est dépourvu ? Les Pactisants peuvent-ils ressentir ? Si non, sont-ils toujours humains? C'est une question qui reste sans réponse, bien que le déroulement de l'anime et sa fin tendent à affirmer l'humanité des Pactisants, qui d'une manière générale feront démonstration de qualités humaines comme l'attachement, le sacrifice, le regret...
L'action se base dans un Tokyo réaliste, au sein des méandres des agences de renseignements internationales, dix ans après l'apparition sur Terre de deux "portes", celle du Paradis en Amazonie et celle de l'Enfer au Japon. C'est là que la confusion pour moi s'installe. De quelle porte parle-t-il ? Je n'ai rien vu qui pourrait ressembler de près ou de loin à une porte : pas de structure en bois ou en acier de forme rectangulaire, pas de vortex, ou de puits, ou que sais-je encore, de miroir ? Un lieu qui déploie des forces mystiques, certes, mais dont le potentiel n'est pas assez développé et éclairci et ne semble pas avoir été réfléchi outre mesure.
Un scénario un peu flou donc, mais un rythme intéressant, une narration lisible, des personnages acteurs de leur univers et une psychologie accrue. C'est un anime qui passe le temps sans rendre addict, qui pourra en conquérir certains mais qui laissera un gout d'inachevé aux plus exigeants.