Daybreak
5.6
Daybreak

Série Netflix (2019)

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Spoilers tout du long de mes commentaires, vous êtes prévenus.


Ayant trente-deux ans, je ne pense pas que je suis réellement le cœur de cible de cette série qui vise probablement les 15-20 ans. Etonnamment, j'ai été happé. Avouons, je suis plutôt bon client de ce qui est absurde, et j’apprécie volontiers les blagues lourdes ou obscure. Ceci explique, sans doute, ma note un peu gonflée.


Pourtant, derrière cet emballage "jeune con" se cache un véritable message de la part des "vieux cons", voire une invitation au dialogue. Cela se déroule autour de quatre thèmes : la communication, le passage à l’âge adulte, l’avenir que les adultes laissent à la jeunesse, et l’imagerie comparée à la réalité.


Le dialogue et la communication est récurrent tout au long de la série. La communication entre jeunes, et entre les jeunes et les adultes. Prenons, par example, ce joueur de football qui ne sait que grogner, et a perdu l'usage de la parole. Comme un enfant qui répond unique par des "hmmm" aux questions de ses parents. Ou bien, de la mère de Josh qui n'apparaît dans la série que sous forme de post-its qu'elle laisse à son fils comme rappels. Métaphore des messages WhatsApp que les parents utilisent pour communiquer avec leurs enfants qui ne répondent pas au téléphone lorsqu'ils les appellent.


La série tout entière est une métaphore de ce phénomène, avec des jeunes qui vivent seuls sans les adultes, ou la communication est limitée à des clans. La moitié du dernier épisode se passe sans dialogues verbaux, comme pour montrer que les jeunes n'en ont pas besoin. Toutefois, ces dialogues écrits aux moyens de post-it, de signes ou d'écrits sur les murs, ne mènent qu'à la discorde. Dès que les jeunes retrouvent leur sens de l'ouïe, toutes les querelles s'effacent, et ils parviennent à se parler pour défendre leur cause commune et ne faire qu'un.
Cette absence de communication fait manquer à Josh une dernière conversation avec son père, mourant, en ignorants les nombreux rappelle de sa mère l'invitant à téléphoner à son père. De son côté, son père avait omis de lui dire qu'il souffrait d'une maladie fatale, très certainement pour le protéger.


Mais les enfants/adolescent veulent-ils et doivent-ils vraiment être protégés ? Le Directeur de leur lycée les met toujours en garde de na pas amener de noix, mais est-ce vraiment les protéger ? Ne sont-ils pas assez grands pour se protéger de leurs allergies ?


La petite Angelica, dont ses parents lui forcent à suivre l'école à domicile (la raison évoquée par la série m'échappe), mais n'est-ce pas une autre manière de surprotéger leur fille ? L'empêcher d'entrer en contact avec ses semblables, et d'être influencée par eux. Quelle en est la conséquence ? Elle deale les médicaments qu'elle se fait prescrire par son psy, et rêve de tout annihiler dès que l'apocalypse arrivent et que les parents disparaissent de la surface de la terre. Comme un animal qui pourrait enfin sortir de captivité.


D'ailleurs, si Angelica consulte un psy n'est-ce pas à cause de l'absence de communication avec ses parents qu'elle ne voit presque pas, pareil pour Turbo dont le père n'était jamais présent et lui mentait constamment ?


La série se pose la question de savoir en qui le jeunes doivent vraiment avoir confiance. Doivent-ils avoir confiance en les adultes qui ont perdu leur rêve et pensent principalement à leur propre intérêt ? Ces adultes, devenus goulies, n'ont en tête que la dernière chose à laquelle ils ont pensé avant l'apocalypse, comme si, une fois devenu adulte, les rêves étaient effacés, et seule compte la possibilité de pouvoir avancer dans la vie sans faire de remous.


Après tout, ces goulies ne veulent qu'une chose, manger ces jeunes avec leur idées rebelles, ou qui empêche les adultes de vivre leur vie monotone et tranquille, alors que les jeunes pensent à leur avenir et au monde dans lequel ils voudront vivre.


La série montre aussi la différence entre l’imagerie et la réalité. Entre ce que l’on pense savoir et ce que l’on sait en réalité. La romance entre Sam et Josh en est un parfait exemple. Josh est de la vieille école qui ne s’intègre pas complètement dans son école, qui ne fait parti d’aucun groupe. Sam est une fille que tout le monde apprécie, ou que tout le monde semble apprécier.


Toutefois, qui la connait vraiment ? Elle est devenue populaire en créant une vidéo sur les réseaux sociaux ou elle montre qu’il est possible d’être gentil avec tout le monde, et quel en est l’impact sur les gens. Mais est-ce vraiment la vraie Sam ?


Lorsque Josh lui dit qu’il l’aime, elle réfute se déclaration en lui disant qu’il ne peut pas aimer quelqu’un qu’il ne connait pas. En effet, Josh n’aime pas Sam, il aime l’image qu’il connait de cette dernière, et cette image est peut-être très éloignée de la réalité. Comme lorsque Josh découvre que Sam eût de nombreux partenaires avant de le rencontrer. Il ne peut l’admettre, car c’est différent de l’image qu’il connait d’elle.


Un parallèle intéressant avec ces influenceurs des réseaux sociaux qui nous font croire qu’ils sont autre chose que ce qu’ils sont vraiment. Aussi réel que cela paraisse, tout ceci est juste de la fiction, au même titre qu’un film.


J’ai lu ici est là que nombreux sont ceux qui sont déçu par la fin, ou qui ne la comprennent pas. Pour moi, c’est précisément ce que voulaient les réalisateurs. Tout au long de la série on pense connaître qui est Sam, mais on ne la connaît pas. On connait d’elle seulement son image publique. Son image d’influenceuse. D’une certaine manière être devenue une influenceuse est le réel pouvoir auprès des jeunes. Tout le monde l’aime, et tout le monde l’écoute, alors que le directeur de l’école, qui peut être comparé à un politicien – avec ses défauts, n’a plus aucune influence.


La série nous montre à quel point les jeunes d’aujourd’hui peuvent d’être méfiants vis-à-vis des règles établies par les grandes personnes, mais à quel point ils sont faibles vis-à-vis de toutes ces images qu’ils voient et qu’ils ne sont pas réellement capables de discerner pour savoir ce qui est vrai et ce qui ne l’est pas.

DanLM
9
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le 15 nov. 2019

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